Le représentant palestinien au Brésil a dit espérer lundi que la décision du président élu Jair Bolsonaro de déplacer de Tel-Aviv à Jérusalem AlQuds occupée l’ambassade de son pays n’ait été qu’un « effet d’annonce de la campagne », dans un entretien à l’AFP.
« Espérons qu’il s’agisse d’un effet d’annonce de la campagne. Nous avons l’espoir que (le gouvernement élu) maintienne la position traditionnelle du Brésil, respectueuse des résolutions des Nations unies sur le sujet », a déclaré Ibrahim Alzeben, à la tête de la représentation palestinienne depuis 2008.
Pour M. Alzeben, il est « prématuré » de durcir le ton. Il affirme qu’à partir de cette semaine, quand le président élu lancera le processus de transition, sa représentation débutera alors les négociations pour tenter de convaincre le futur gouvernement de revenir sur sa position.
La question de l’emplacement des ambassades en « Israël » est particulièrement sensible.
L’entité sioniste considère toute la ville de Jérusalem AlQuds occupée comme sa capitale, alors que les dirigeants de l’Autorité palestinienne aspirent à faire de l’est de Jérusalem AlQuds occupée la capitale de leur futur Etat.
Pour la communauté internationale, le statut de Jérusalem AlQuds doit être négocié par les deux parties et les ambassades ne doivent pas s’y installer tant qu’un accord n’a pas été trouvé.
Le président américain Donald Trump a rompu en décembre 2017 avec des décennies de diplomatie américaine en reconnaissant Jérusalem occupée comme capitale d’Israël. Le président palestinien Mahmoud Abbas a depuis coupé les ponts avec l’administration Trump.
« Comme nous l’avons déjà annoncé lors de la campagne, nous avons l’intention de transférer l’ambassade du Brésil de Tel-Aviv à Jérusalem », a annoncé jeudi sur Twitter Jair Bolsonaro, qui doit prendre ses fonctions le 1er janvier et n’a pas encore annoncé qui serait le chef de la diplomatie brésilienne.
« Nous avons deux mois pour que la diplomatie fasse son travail », a déclaré lundi le représentant palestinien au Brésil.
« Nous sommes en contact avec le président élu et son équipe, avec les hommes politiques impliqués dans le prochain gouvernement pour dialoguer. On estime qu’il s’agit d’un dossier très important », a ajouté Ibrahim Alzeben.
« Je doute que le (gouvernement élu) ne souhaite pas la paix dans cette région », a conclu M. Alzeben, en référence au Proche-Orient.
Source: Avec AFP