Les djihadistes takfiristes du Front al-Nosra seraient parvenus à fédérer autour d’eux tous les groupes rebelles dits «modérés» d’Idleb, rendant ainsi incertain l’avenir politique de la province, objet d’un cessez-le-feu sous l’égide de Moscou et Ankara, rapporte le média russe Russia Today (RT).
C’est du moins ce qu’a déclaré Abou Khaled, le porte-parole de Hayat Tahrir al-Cham, la coalition de milices takfiristes, unies autour du front al-Nosra, ex-branche d’al-Qaïda en Syrie. Lors d’une interview avec le journaliste américain Bilal Abdel Karim, il a affirmé que les différentes factions avaient désormais une «salle d’opérations conjointes».
«Je souhaite informer le régime et ses amis que les rebelles des zones libres du nord ont préparé des messages à votre intention. Mais vous ne les comprendrez pas avant de les voir», a-t-il poursuivi. La tâche principale de cette «salle d’opérations» est, selon Abou Khaled, d’unir les forces rebelles contre les troupes du gouvernement syrien qui ont encerclé la province.
Interrogé sur les divergences avec certaines milices qui a ont refusé de rejoindre sa coalition, il les a imputées « à d’anciens problèmes familiaux enracinés ».
A la question liée à la position des Etats-Unis, Abou Khaled a répondu qu’ils oeuvrent pour préserver leurs acquis à l’Est de l’Euphrate le plus possible, « ce qui veut dire que si Idleb tombe, on commencera à réclamer le départ des Américains de l’est de l’Euphrate ».
L’ancien ambassadeur du Royaume-Uni en Syrie a commenté cette annonce.
«Il a été naïf de croire que la faction la plus puissante, al-Nosra, céderait la place au parti le plus faible, qu’on appelle les modérés de l’Armée syrienne libre. Ce qui se passe, c’est qu’ils sont maintenant très fermement aux commandes. Et ils ont conduit leurs véhicules et leurs chevaux à travers l’accord turco-russe», a déclaré Peter Ford, rapporte RT.
Alors que les forces gouvernementales syriennes se préparaient pour lancer la bataille de la libération de la province d’Idleb dont plus de 70% de sa surface est sous le contrôle des milices jihadistes takfiristes, la Russie et la Turquie ont conclu un accord, sur la mise en place d’une «zone démilitarisée» de 15 à 20 kilomètres.
Ces derniers temps, il est question que les milices de Hayat Tahrir al-Cham y ont renforcé leurs positions, sous les regards des militaires turcs.
Sources: RT; Orient news.
Source: Divers