A fortiori, les fuites de presse israélienne sur une proposition russe de lever les sanctions anti-iraniennes en échange du retrait de l’Iran de la Syrie sont mensongères. Compte tenu du contexte régional actuel, elles seraient destinées à cacher l’embarras dans lequel se trouve le Premier ministre israélien, à l’issue des récents évènements, aussi bien sur la scène palestinienne que syrienne, sans oublier l’affaire Khashoggi.
A première vue, l’information telle qu’elle a été rapportée par le site de la télévision israélienne i24 est formulée au conditionnel.
« La Russie aurait proposé le retrait des troupes iraniennes de Syrie contre l’assouplissement des sanctions américaines contre Téhéran », est-il écrit.
Il ajoute, citant les médias israéliens, que c’est le Premier ministre israélien qui « l’aurait présenté lors d’une réunion du Parlement sur la question sécuritaire ». La-aussi le conditionnel est de mise.
La chaine de télévision israélienne n’oublie pas d’enchainer en s’interrogeant sur « un rapprochement entre la Russie et l’Iran ». La question est pertinente et il faut croire que c’est sur ce terrain-là que l’embarras israélien se situe.
Depuis le crash de de l’appareil russe Iliouchine en Syrie, via un missile syrien, mais dans une manœuvre israélienne, et surtout depuis le déploiement des batteries S300 qui s’en est suivi, les plans de Netanyahu sont perturbés.
Les raids aériens israéliens contre des positions militaires iraniennes ou du Hezbollah, tels qu’ils sont présentés, qui étaient auparavant devenus presque quotidiens sont désormais suspendus.
On constate dans les médias et les déclarations officielles israéliennes, des efforts qui veulent minimiser l’importance de ce déploiement des S300.
En publiant aussi des photographies satellitaires sur leur localisation géographique, question de dire qu’ils sont sous le collimateur et qu’Israël contrôle toujours la situation.
En propageant entre autre qu’ils ne sont pas encore activés, ou qu’ils sont toujours sous contrôle russe, et que dès que les officiers syriens les prendront en charge, les raids israéliens reprendront. Les raids tardent à venir.
Le comble est que le président russe Vladimir Poutine refuse depuis de rencontrer Netanyahu. Son vice-ministre des Affaires étrangères Sergueï Riabkov a d’ailleurs démenti l’information de la proposition russe, assurant que « la Russie n’a fait aucune proposition en ce sens aux États-Unis ni à Israël », selon l’agence de presse TASS.
Une chose est sure : les relations entre Israël et la Russie sont au plus mal.
Et des rapports médiatiques propagent que le numéro un russe s’intéresse au Liban aussi et qu’il a reçu une proposition de la part de son président Michel Aoun pour que la couverture aérienne des S300 englobe aussi le Liban, dont le ciel est sans cesse violé par l’aviation israélienne.
La dissuasion de ces batteries antiaériennes a parait-il fait ses effets. Laissant libre chemin aux Iraniens et au Hezbollah, les deux ennemis jurés d’Israël, désormais dans une situation critique.
A cela s’ajoute le revers subi lors de la récente offensive israélienne contre la bande de Gaza. Elle a été écourtée, grâce à de nouvelles roquettes palestiniennes qui ont changé les règles du jeu.
Sans oublier le scandale de l’assassinat de Khashoggi qui ternit l’image du prince héritier saoudien Mohammad ben Salmane, un allié stratégique sur lequel les Israéliens misent pour achever la normalisation avec le monde arabe. Le tout s’étant répercuté sur le cabinet israélien lui-même qui s’est éclaté avec la démission de quelques-uns de ses ministres, à leur tête le chef d’Israel beitenou, Avigdor Lieberman.
Dans l’état actuel des choses, Netanyahu a besoin plus que jamais de redorer son image, surtout si des élections anticipées sont décidées.
Le meilleur terrain est celui de la relation avec la Russie, avec laquelle le désaccord est le plus coûteux.
Source: Divers