Les habitants de Soueïda, notamment les intellectuels et les élites, ont publié lundi une déclaration concernant les événements en cours. Ils ont expliqué que « cette déclaration est motivée par une responsabilité morale et nationale et vise à empêcher un glissement vers le chaos et l’autodestruction ».
Les habitants de Soueïda ont exprimé « leur douleur face à ce qu’ils ont décrit comme des manifestations de violence et d’armes incontrôlées de toutes parts ». Ils ont appelé à une « conscience collective, à la sagesse pour l’emporter sur le déchainement des passions et au recours à l’État et au droit ».
Les habitants ont expliqué que « l’alternative à l’autorité de l’État est le chaos », précisant « leur choix de la sécurité et de la paix civile plutôt que des armes incontrôlées ou des manifestations illégales ».
Ils ont appelé à « écouter la voix de la sagesse, à préserver le tissu social et la sécurité de la ville et à rejeter la transformation de ses quartiers en champs de bataille », soulignant que « le sang de nos enfants est plus précieux que tout conflit ».
Exigences envers l’État
Les habitants du gouvernorat de Soueïda se sont adressés à l’État, exigeant « qu’il assume pleinement ses responsabilités constitutionnelles et légales en matière de protection de la vie et des biens des citoyens, qu’il œuvre avec diligence pour apaiser la situation et qu’il tienne pour responsable quiconque compromet la sécurité du gouvernorat ».
Ils ont également exigé « le rétablissement complet de l’autorité de l’État dans le gouvernorat, en soutenant ses institutions civiles et de sécurité dans l’exercice de leurs fonctions et en renforçant leur présence ».
Les habitants du gouvernorat de Soueïda ont appelé à « l’ouverture de canaux de communication efficaces entre les institutions de l’État et les élites et intellectuels du gouvernorat, car ils sont des partenaires essentiels pour la construction de la paix civile et la sensibilisation de la société en cette période critique ».
Route de Soueida
La déclaration publiée par les habitants de Soueïda a souligné « la nécessité d’assurer la sécurité de la route vitale reliant Damas au gouvernorat, car il s’agit d’une artère économique, sociale et éducative qui alimente le gouvernorat et le relie au reste du pays ».
Ils ont déclaré que « la stabilisation de cette route est une priorité incontournable, compte tenu de son impact direct sur la vie quotidienne des populations ».
Les habitants du gouvernorat de Soueïda ont conclu leur déclaration en la qualifiant « d’appel sincère et urgent à mettre fin à l’effusion de sang, à revenir à la raison et à assumer leurs responsabilités avec conscience et transparence ».
Présidence religieuse : Nous avons exigé un cessez-le-feu
De son côté, la Présidence religieuse de la Communauté druze a réitéré son appel au cessez-le-feu et à la désescalade, précisant qu’elle « ne voulait pas d’effusion de sang ».
Elle a réitéré son exigence « d’un cessez-le-feu immédiat, de la fin de l’effusion de sang et de la profanation des villages et des moyens de subsistance », affirmant que « les mains de la réconciliation sont toujours tendues pour panser les blessures ».
Elle a refusé d’accepter toute « faction takfiri ou indisciplinée hors-la-loi », adhérant à « la loi et à la souveraineté d’un État de droit et ordonné, à la paix, à l’entente pacifique, à la diplomatie et à toutes les solutions qui préservent les droits et la dignité ».
La présidence religieuse a déclaré « ne pas s’opposer à l’organisation de la province, de ses fondations et de sa police parmi ses propres citoyens et des personnalités honorables ». Elle a affirmé que le « gouvernement intérimaire de Damas partage son avis sur cette question et que nos relations consensuelles avec lui ne seront pas rompues ».
Les affrontements se poursuivent à Soueïda et dans ses environs entre combattants druzes et tribus bédouines, faisant 89 morts, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme.
Source: Médias