Un enfant palestinien de quatre ans est décédé mardi après avoir été blessé lors des manifestations vendredi le long de la frontière entre l’entité sioniste et la bande de Gaza, a annoncé le ministère de la Santé à Gaza.
« Ahmed Abou Abed, âgé de quatre ans et huit mois, est mort des suites de ses blessures vendredi dernier à l’est de Khan Younès », a déclaré le porte-parole du ministère de la Santé Achraf al-Qodra dans un communiqué.
Son oncle Bassem, âgé de 38 ans, présent à l’hôpital où est décédé l’enfant, a dit à l’AFP qu’il avait été blessé par des éclats lors de tirs pendant les manifestations de vendredi. Pendant ces manifestations, le père d’Ahmed Abou Abed avait été blessé par balles, a-t-il affirmé.
Depuis le 30 mars et le début de la mobilisation appelée « Marche du retour », au moins 235 Palestiniens ont été tués par des tirs israéliens. Outre la fin du blocus israélien imposé à Gaza depuis plus de 10 ans, ce mouvement réclame le retour des réfugiés palestiniens sur les terres qu’ils ont fuies ou dont ils ont été chassés à la création de l’entité sioniste en 1948.
Une vidéo met en cause Tsahal dans la mort d’un Palestinien
L’ONG israélienne B’Tselem a diffusé mardi de nouvelles séquences vidéo filmées par de multiples caméras de sécurité, qui prouveraient qu’un jeune Palestinien abattu la semaine dernière dans une ville du nord de la Cisjordanie a essuyé des tirs sans provocation et qu’aucune agitation ni émeute ne se soit déroulée pendant l’incident.
L’armée d’occupation avait initialement déclaré que des soldats avaient tiré sur des lanceurs de pierre qui les avaient attaqués lors des perquisitions à Tulkarem, le 4 décembre.
Mais les images vidéo diffusées dimanche semblent montrer que Muhammad Habali, 22 ans, a été tué d’une balle dans le dos et qu’il ne semble pas avoir été impliqué dans un acte de violence avant d’être touché.
En réponse, l’armée d’occupation a demandé l’ouverture d’une enquête.
B’Tselem a déclaré que de nouvelles images de plusieurs caméras de sécurité diffusées mardi montraient des soldats marchant calmement le long d’une rue de la ville jusqu’à quelques instants avant la fusillade. Des résidents palestiniens se tiennent près de Habali et semblent également calmes.
Habali qui, selon B’Tselem, souffrait de troubles mentaux, se promène dans la rue en tenant un long bâton à la main.
Les soldats sont alors vus en train de courir sur le côté et de tirer contre les jeunes palestiniens. Les habitants se dispersent et Habali, lent à quitter les lieux, tombe au sol.
B’Tselem a dit dans un communiqué : « En réponse aux informations faisant état de l’incident, l’armée a affirmé qu’une émeute avait éclaté sur les lieux, que des dizaines de Palestiniens avaient lancé des pierres et que les soldats avaient utilisé des mesures de dispersion des émeutes, puis des tirs réels ».
« Les images vidéo et les témoignages recueillis par B’Tselem n’en montrent aucun signe: pas d’émeute, pas de jets de pierres et pas de mesures de dispersion des émeutes ».
L’organisation a ajouté qu’elle ne faisait pas confiance à l’enquête militaire, qu’elle qualifiait de « première étape dans le camouflage du meurtre, comme cela s’est produit dans des milliers de cas passés où des Palestiniens ont été blessés ».
Avec AFP + Médias israéliens