Une guerre civile en Israël est une éventualité qu’il faut prendre au sérieux. La mise en garde est d’autant plus importante qu’elle vient des plus hautes sphères de la société israélienne. La dernière en date a été lancée par l’ancien chef du Mossad, Tamir Bardo. Avant lui, de nombreux responsables et experts israéliens avaient fait part de leur pessimisme , dont l’ancien ministre de la guerre Ehud Barak, le chef d’état-major Gadi Eisenkot, …
L’avertissement le plus gravissime a été néanmoins exprimé par le président israélien actuel Reuven Rivlin. Lors de la conférence de Herzlia, il n’avait pas utilisé le terme de « guerre civile ». Il avait dit : « Israël se trouve à la croisée des chemins ».
Et pour cause d’après lui, les divisions minent la société israélienne aux niveaux du choix, de l’identité et des aspirations. Et aussi dans les moyens à travers lesquels ses différentes catégories tentent de réaliser leurs choix et aspirations.
Et pour plus de précision Rivlin assure que cette scission se meut au sein de quatre tribus qui forment la société israélienne : la frange laïque, celle religieuse sioniste, celle des haredim, en plus « des arabes d’Israël », les Palestiniens des territoires de 1948.
Pour des experts, ces clivages se manifestent aussi bien au niveau de la base qu’au niveau de la direction. Ils n’épargnent pas non plus l’institution militaire. Elles se manifestent entre autre par une radicalisation des positions de plus en plus poussée.
Dès lors une question s’impose : quelle différence se présente de nos jours pour que ces avertissements revêtent une importance plus accrue ? Surtout que la société israélienne a toujours été marquée par des divisions internes.
La cause principale : pendant longtemps, en dépit de ces divisions, il y a toujours eu au sein de la société israélienne une nette majorité en faveur de la frange laïque, et au détriment des trois autres.
Mais la situation est en train de changer profondément. Selon le président israélien, ceci est perçu dans les institutions éducatives, où désormais seulement 38% des élèves du primaire prennent leur enseignement dans les établissements israéliens, privés ou publics, à l’enseignement laïc.
Par contre, 15% ont rejoint les écoles des pratiquants sionistes, 22% sont des haredim qui suivent un enseignement qui leur est propre et qui ressemble à celui du moyen-âge.
Alors que les 25% restants, ce sont les palestiniens qui ont eux aussi leur propre système d’enseignement.
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