Selon le journal libanais assafir, l’une des questions que des diplomates occidentaux posent souvent à leurs interlocuteurs libanais consiste à savoir si les combattants de la Résistance libanaise investis dans les combats en Syrie, vont revenir au Liban après la fin de la bataille d’Alep, laquelle ne devrait pas tarder à leur avis.
Ou alors vont-ils continuer le combat dans d’autres régions syriennes, conformément à la règle décrétée par le secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah lorsqu’il a dit : « nous serons là où nous devons être ».
Les questions des diplomates occidentaux au Moyen-Orient franchissent souvent les limites de leur mission.
Le fait qu’ils posent cette question est selon la chroniqueuse d’assafir Scarlett Haddad le signe d’une appréhension de la croissance de la force militaire du Hezbollah acquise par l’expertise que ses combattants ont accumulée durant les années de guerre en Syrie.
Elle rappelle qu’après avoir violemment critiqué en bloc l’intervention du Hezbollah en Syrie, les représentants des ambassades occidentales à Beyrouth ont modifié leur position quant à ses opérations dans les régions syriennes frontalières avec le Liban, à l’instar de Qousseir et du Qalamoune.
« Mais que fait-il donc à Alep », au nord de la Syrie, ne cessent-t-ils d’interroger. Leur préoccupation a doublé d’intensité depuis les bruits qui courent sur les récents exploits réalisés par les combattants du Hezbollah dans cette bataille en particulier. Un diplomate occidental a demandé à Haddad : « que va faire le Hezbollah avec son excès de puissance après avoir terminé la bataille d’Alep ? »
Una autre question qui ne relève pas non plus du champ des missions diplomatiques…
Selon ce diplomate, la bataille d’Alep est une bataille charnière pour le pouvoir syrien et ses alliés. « Mais il est permis d’après lui d’en conclure qu’après son achèvement, la participation du Hezbollah en Syrie n’y est plus nécessaire et qu’il serait préférable qu’il rapatrie ses forces au Liban ».
Une proposition qui ne relève pas non plus de sa mission et dont l’ingérence flagrante se poursuivra jusqu’à dicter aux libanais ce qu’ils devraient faire.
« Le Hezbollah a décidé d’adresser un message à l’intérieur libanais comme quoi il est devenu une force locale et régionale », estime-t-il, d’où la question qui en découle « comment les autorités libanaise vont se comporter avec lui ».
Selon lui, « pas question que les puissances occidentales considèrent le Hezbollah comme une force alliée pour lutter contre le terrorisme, et s’il mise sur cela, il se trompe beaucoup ». Une chose que le parti de la résistance n’a jamais briguée.
Estimant que les alternatives du Hezbollah sont limitées et qu’il pourrait soit chercher à réinsérer la vie politique libanaise soit à provoquer Israël qui se prépare à la prochaine guerre, le diplomate occidental n’oublie pas d’émettre son diktat : « les Libanais devraient parvenir le pus vite possible à des ententes politiques qui puissent couper la voie à ces éventualités ». Et de conclure que l’Occident n’aura d’autre choix que de soutenir les forces de la légalité libanaise face à la croissance de l’hégémonie du Hezbollah dans l’intérieur libanais.
Une proposition qui suggère l’éclatement d’une crise politique interne au Liban autour de la présence du Hezbollah en Syrie et autour de sa participation politique au Liban. Une énième fois.