Après le mouvement Noureddine al-Zenki et Ahrar al-Cham, c’est au tour du Front national de libération (FNL) de capituler face à Hayat Tahrir al-Cham (HTC).
En très peu d’efforts, l’ex-front al-Nosra, branche syrienne d’Al-Qaïda, a pris le contrôle de la totalité de la province d’Idleb, au terme d’un accord.
Selon son site de propagande, Ebaa , cité par l’AFP, l’accord conclu a mis fin à plusieurs jours d’affrontements meurtriers entre les HTC et des rebelles, regroupés notamment au sein de cette coalition appuyée par la Turquie.
Située dans le nord-ouest de la Syrie en guerre, la province d’Idleb ainsi que des pans des provinces voisines d’Alep, de Hama et de Lattaquié échappent toujours au contrôle du pouvoir syrien et abritent une myriade de groupes rebelles, la plupart étant d’idéologie jihadiste takfiriste proche du wahhabisme.
Depuis le dimanche 30 décembre dernier, HTC a lancé un assaut contre les factions rebelles pro turques, à commencer par le mouvement Noureddine al-Zenki qu’elle a délogé de la province occidentale d’Alep, et en passant par Ahrar al-Cham, qui a été chassé de la province nord-ouest de Hama. Il a fait plus de 130 morts, et lui a permis de prendre le contrôle d’une cinquantaine de localités et villages, notamment dans l’ouest de la province d’Alep.
« Ce matin (jeudi), HTC et le FNL ont signé un accord mettant fin aux hostilités et établissant le contrôle du gouvernement du salut sur l’ensemble » d’Idleb, a annoncé Ebaa. Ce « gouvernement de salut » est une administration locale instaurée par HTC.
D’après l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), instance médiatique de l’opposition pro occidentale basée en Grande-Bretagne, l’accord de jeudi fait passer l’intégralité de la province d’Idleb sous le contrôle administratif de HTC.
D’autres groupes jihadistes comme Houras al-Din et le parti islamique de Turkestan (TIP) sont aussi présents dans la région d’Idleb, mais ce sont des alliés de HTC, a souligné le directeur de l’OSDH.
Le 17 septembre 2018, Moscou et Ankara ont conclu un accord sur la création d’une « zone démilitarisée » dans la province d’Idleb et ses environs.
Cette initiative prévoyait la mise en place d’une zone tampon pour séparer les secteurs insurgés des régions gouvernementales adjacentes et éviter ainsi une offensive d’envergure du pouvoir syrien et de son allié russe.
Cet accord n’a toutefois été que partiellement respecté, les jihadistes d’HTC refusant de se retirer de la zone de séparation.