Au lieu de respecter ses engagements dans le cadre de l’accord sur le nucléaire iranien (Plan global d’action conjoint), la partie européenne semble avoir cédé aux pressions des États-Unis et s’être engagée dans une « fuite en avant » en accusant la République islamique d’Iran de terrorisme ou de déstabilisation du Moyen-Orient.
Le retrait unilatéral des États-Unis de l’accord entre les grandes puissances (États-Unis, Royaume-Uni, France, Russie, Chine plus Allemagne) et l’Iran sur le nucléaire iranien n’a pas convaincu les autres signataires à abandonner l’accord qui était le fruit de 13 ans de négociations entre l’Iran et l’Europe.
Trump a annoncé le 8 mai 2018 le retrait des États-Unis de l’accord de 2015. Les trois pays de l’Union européenne (Royaume-Uni, France et Allemagne) qui avaient signé cet accord avaient promis qu’ils trouveraient des mécanismes appropriés pour contourner les sanctions que les États-Unis voulaient rétablir unilatéralement contre la République islamique d’Iran, mais jusqu’à présent aucun des projets suggérés par l’Europe n’a été finalisé.
Les partenaires européens de l’Iran avaient promis qu’ils allaient créer une entité spécifique appelée Spécial Purpose Vehicule – SPV (entité ad hoc) afin de contourner les sanctions américaines et de continuer à commercer avec l’Iran, notamment pour l’achat de pétrole. L’Union européenne disait que ce mécanisme aurait été opérationnel avant le rétablissement du nouveau paquet de sanctions US touchant le secteur iranien du pétrole et les relations interbancaires le 5 novembre. Encore une fois, la troïka européenne n’a pas tenu à sa promesse.
En outre, depuis près d’un mois, au lieu de s’excuser auprès de l’Iran pour les reports successifs de la réalisation de leurs engagements, les responsables européens se sont mis à avancer contre l’Iran de fausses accusations de terrorisme en prenant position contre le programme balistique défensif de l’Iran et la politique régionale de Téhéran.
Les diplomates iraniens ont vivement réagi à ces accusations et ont demandé à l’Europe de respecter ses engagements au lieu d’accuser l’Iran sans avoir de preuves matérielles. Le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araqchi, a déclaré : « Jusqu’à présent, la partie européenne prétendait qu’elle avait l’intention de sauver l’accord sur le nucléaire iranien, mais elle se sentait impuissante face aux pressions des États-Unis. Néanmoins, après nos dernières rencontres avec nos partenaires européens, nous découvrons qu’ils ne veulent que gagner du temps et n’ont aucun plan sérieux pour contourner les sanctions US. »
Par ailleurs, l’ancien ministre des Affaires étrangères, Kamal Kharazi, président du Conseil iranien des relations étrangères, estime que le but de Donald Trump n’était pas uniquement d’exercer plus de pression sur la République islamique d’Iran, mais aussi d’affaiblir, de discréditer et de diviser l’Union européenne. « Les États-Unis prennent l’Union européenne en otage », a-t-il déclaré en demandant à la troïka européenne de résister comme les autres signataires de l’accord sur le nucléaire iranien (la Russie et la Chine) aux pressions de Washington.
En outre, lors d’une interview accordée à la chaîne de télévision libanaise Al-Mayadeen fin décembre, le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a vivement critiqué l’Union européenne pour son inaction : « Les Européens sont lents dans la réalisation de leurs engagements. Nous ne les attendrons pas, sauf s’ils prennent des mesures concrètes. Depuis le retrait américain de l’accord, nous avons plusieurs options que nous pourrions mettre en application si nos intérêts nationaux nous les imposaient. »
Source: PressTV