Au lendemain d’une visite du président israélien, la France s’est alignée entièrement derrière la politique américano-israélienne au Moyen-Orient.
La France prendra des sanctions contre l’Iran si le dialogue avec ce pays sur ses activités balistiques et son influence régionale « n’aboutit pas », a averti vendredi le chef de la diplomatie française.
« Nous avons deux exigences (…) que l’Iran renonce à sa production missilière et en particulier à ses exportations missilières en direction entre autres de certaines fractions armées du Moyen-Orient mais aussi en direction des Houthis » au Yémen, a souligné Jean-Yves Le Drian lors de ses vœux à la presse diplomatique.
L’Iran doit aussi « cesser ses actions de déstabilisation de l’ensemble de la zone », a-t-il ajouté, en estimant qu’aux termes de la résolution 2254 de l’ONU sur la Syrie, il ne peut y avoir de « présence de forces étrangères sur le territoire syrien ».
La présence iranienne en Syrie via des conseillers s’est faite à la demande du gouvernement syrien, contrairement à celle de la France, dans le nord syrien, et qui opère dans le cadre de la Coalition internationale menée par les Etats-Unis et qui prend pour prétexte la lutte contre Daech.
« Nous avons commencé un dialogue difficile avec l’Iran qui devra se poursuivre et sur ce dialogue, nous sommes prêts, s’il n’aboutit pas, à avoir un usage ferme de sanctions. Et ils le savent », a-t-il martelé.
Le Liban est responsable
Le ministre français des Affaires étrangères a relevé que Paris serait aussi « très ferme » notamment sur « l’envoi d’armes de la part de l’Iran à la branche armée du Hezbollah ».
Force de constater que le Hezbollah a été au coeur de discussions qui ont eu lieu le 23 janvier, lors de la visite à Paris du président israélien Reuven Rivlin. Lors de sa rencontre avec son homolohue français Emmanuel Macron, il a tenu le Liban pour responsable de toutes les activités menées par le Hezbollah.
«Si nous sommes menacés par le Liban, nous ne resterons pas les bras croisés. Le Liban porte la responsabilité souveraine de toutes les actions du Hezbollah “, a déclaré Rivlin à Macron, qui devrait se rendre prochainement au Liban.
Il a dit : « La France est une puissance influente dans notre région et sa compréhension du fait que le Hezbollah fait partie de l’ensemble du système libanais est essentielle et le président libanais ne sera pas en mesure de se laver les mains si des missiles iraniens sont tirés sur Israël».
Blocage au Liban
Sur ce thème, le chef de la diplomatie française a déploré qu’un gouvernement ne soit toujours pas formé au Liban, huit mois après les législatives de mai 2018.
« Il est de la responsabilité de l’ensemble des responsables politiques libanais de faire en sorte que cesse cette situation d’impasse politique dans laquelle ils se sont mis eux-mêmes », a lancé Jean-Yves Le Drian.
« On ne peut pas aujourd’hui se contenter de cette situation surréaliste », a-t-il insisté.
En raison de ce blocage politique, « tous les engagements que nous avons pris antérieurement pour le Liban, y compris financiers, y compris à l’égard de l’armée libanaise, qui reste quand même aujourd’hui la colonne vertébrale de l’équilibre de l’Etat, ne peuvent pas être tenus », a-t-il déploré.
La communauté internationale s’est engagée en avril, lors d’une conférence à Paris, à hauteur de 11,5 milliards de dollars en prêts et dons pour le Liban.
Ce nouveau prêt soulève bien des questions chez de nombreux protagonistes libanais, quant à son utilité, alors que le Liban ploie sous une dette de 80 milliards de dollars, accumulés en grand partie par les prêts contractés, par le service de la dette et par une corruption endémique.
Sources: AFP, médias israéliens
Source: Divers