L’ancien chef de la police israélienne, Roni Alsheikh, a déclaré dimanche qu’il lui était difficile d’envisager un scénario dans lequel le Premier ministre Benjamin Netanyahu ne serait pas inculpé dans les affaires de corruption dans lesquelles il est impliqué, lors d’une conférence organisée dimanche par l’Institut d’études sur la sécurité nationale de l’Université de Tel Aviv, rapporte le média israélien i24,.
Alsheikh, qui a achevé son mandat le mois dernier, a supervisé les trois enquêtes menées contre Netanyahu, aux termes desquelles la police a recommandé l’inculpation de Netanyahu dans trois affaires de corruption présumée.
Le procureur général, Avichai Mandelblit, doit annoncer sa décision relative à une éventuelle inculpation de Netanyahu le mois prochain.
« Je trouverais compliqué » de voir une situation dans laquelle un acte d’accusation pour corruption ne serait pas déposé contre le Premier ministre, a déclaré Roni Alsheikh, notant qu’il avait lu tous les documents issus des enquêtes de la police.
« Nous avons tous vu les preuves », a-t-il ajouté, faisant allusion aux policiers et l’équipe dirigée par Mandelblit, qui a travaillé sur l’affaire avec les enquêteurs.
Il a admis que les différentes interprétations de la preuve étaient limitées, mais a martelé qu' »en définitive, les faits sont là », rappelant toutefois que « la seule la personne ayant l’autorité pour prendre la décision finale » était le procureur général.
« Dans un sens, la crédibilité de la police dépend de la condamnation de Netanyahu », a-t-il ajouté. « Le rôle de la police est de déterminer la vérité et d’obtenir des réponses aux questions aussi précisément que possible. Plus les faits révélés par la police sont inexacts, plus ça devient compliqué pour la police. »
Il s’est dit convaincu que Mandelblit prendrait « une décision professionnelle » sur le fond des affaires, sur la seule base des preuves, et ne serait influencé par aucune considération extérieure. « Nous avons dit ce que nous avions à dire » sur les preuves, a-t-il ajouté, se référant aux recommandations de la police.
Invité à commenter les allégations selon lesquelles la police aurait cherché à faire tomber Netanyahou, Alsheikh a déclaré que la police n’en avait pas le pouvoir, rappelant que c’était le procureur général, et non la police, qui avait ouvert l’enquête.
Dimanche, les avocats de Netanyahu ont déposé une plainte auprès de Mandelblit, lui demandant d’ouvrir une enquête sur les fuites de l’enquête, qui, selon eux, auraient compromis l’intégrité des dossiers.
La police a recommandé l’an dernier que Netanyahu soit inculpé de corruption pour les trois affaires, alors que le mandat d’Alsheikh à la tête de la police a pris fin plusieurs mois plus tard, au bout de trois ans, sans que ne lui soit proposé une quatrième année, habituellement attribuée.
L’entité sioniste est dans l’attente de la décision de Mandelblit, alors que dans trois mois, se profilent les élections législatives anticipées, le 9 avril, pour lesquelles Benyamin Netanyahou est donné favori par les sondages. Mais l’annonce d’une possible inculpation pourrait changer la donne.