Le grand mufti de Syrie, cheikh Ahmad Badreddine Hassoun, a rendu hommage au rôle de l’Iran et de la Russie en Syrie, a rapporté la chaine de télévision panarabe al-Mayadeen, assurant que ces deux pays ont défendu son pays alors que 180 pays sont venus pour le détruire.
Cheikh Hassoune a tenu ces propos dans la capitale irlandaise, dans le cadre d’une visite organisée par plusieurs religieux syriens, dont des chrétiens. C’est la première fois qu’il se rend dans un pays européen depuis l’éclatement de la crise syrienne depuis près de 6 années.
Devant le parlement irlandais, il a rappelé que près de 300 milles combattants sont venus d’Europe et des autres pays du monde pour combattre en Syrie. Selon lui, le Qatar et l’Arabie saoudite et leurs miliciens ont menacé les autres combattants de les liquider s’ils leur désobéissent.
Il a indiqué que certains centres islamiques en Europe appellent à la création d’un Etat islamique en Syrie, assurant que la Syrie a besoin des Européens pour que le feu ne s’allume dans le monde entier.
« Il faut écouter les deux parties », a-t-il également insisté, avant d’ajouter : « ce sont les rebelles qui ont tué le peuple syrien avec le chimique et non le gouvernement syrien ».
Le mufti syrien a dit soutenir une enquête impartiale à condition qu’elle ne soit pas conduite par « le secrétaire général de l’ONU qui ne cesse de changer d’avis », d’après ses termes.
Il a rappelé qu’au début de la crise syrienne, un émir arabe lui avait demandé de quitter la Syrie en échange de quoi il obtiendrait une somme d’argent et un palais, mais comme il a refusé, ils ont répliqué en tuant son fils devant la porte de l’université, et puis en exhumant sa dépouille et en l’enterrant dans un endroit qu’il ignore.
Cheikh Hassoune a également rappelé que des enfants chrétiens ont été tués dans diverses régions syriennes même pendant la célébration des fêtes religieuses.
Selon l’AFP, cheikh Hassoune a aussi nié jeudi avoir menacé l’Europe d’attentats-suicides dans une vidéo publiée en 2011.
« Ils disent que j’ai dit que j’allais envoyer des terroristes en Europe pour les tuer. Je ne sais pas pourquoi ils mentent dans leurs traductions », a déclaré en arabe le grand mufti, traduit par un interprète.
« J’ai dit de ne pas bombarder la Syrie ou le Liban, que si le feu continuait de brûler en Syrie ou au Liban, cela réveillerait des cellules dormantes de par le monde. Je craignais pour l’Europe », s’est-il défendu devant une commission parlementaire irlandaise.
Selon l’AFP, un de ses discours, prononcé en 2011 et disponible sur YouTube, suggère toutefois le contraire.
Le grand mufti avait alors émis un avertissement clair contre une intervention en Syrie : « Au premier coup tiré, les fils de la Syrie et du Liban deviendront des combattants qui mèneront des attentats-suicides sur le sol européen et en Palestine », prévenait-il.
Sources: Al-Mayadeen TV; AFP