La chaine satellitaire libanaise Al-Mayadeen a obtenu une copie de la réponse du Hamas et des factions de la résistance palestinienne à la proposition du médiateur américain Steve Witkoff pour un cessez-le-feu dans la bande de Gaza.
La réponse palestinienne inclue une demande de la résistance de fixer la durée du cessez-le-feu à 60 jours, avec une garantie américaine du respect de ce cessez-le-feu par « Israël ». La libération de 10 captifs israéliens vivants et de 18 corps devrait être organisée comme suit : 4 captifs vivants le premier jour, 2 le 30e jour et 4 le 60e jour.
Concernant les dépouilles, la copie propose que 6 soient remis le 10e jour, 6 le 30e jour et 6 le 50e jour.
Ce document, qui représente la réponse du Hamas et des factions de la résistance à Gaza, exige l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza immédiatement après l’approbation de l’accord de cessez-le-feu, conformément à l’accord du 19 janvier. Il insiste sur la nécessité de réhabiliter les infrastructures, sur l’entrée de matériaux de construction pour la réhabilitation et la reconstruction des hôpitaux, des écoles et des boulangeries. Il stipule l’autorisation pour les habitants de Gaza de sortir et de retourner dans la bande de Gaza via le point de passage de Rafah et à la reprise des échanges commerciaux.
Le plan de reconstruction devait s’étaler sur une période de trois à cinq ans, sous la supervision de plusieurs pays, dont l’Égypte, le Qatar et les Nations Unies.
Le Hamas et les factions de la résistance palestinienne réclament « la cessation de toutes les activités militaires israéliennes à Gaza dès l’entrée en vigueur de cet accord, ainsi que de tous les vols aériens (militaires et de reconnaissance) dans la bande de Gaza pendant dix heures par jour et pendant douze heures pendant la période d’échange de prisonniers ».
Le Hamas et les factions ont demandé en échange de la libération des 4 captifs vivants le premier jour le retrait des forces israéliennes sur leurs positions d’avant le 2 mars. Parallèlement, des négociations indirectes débutront sous l’égide des médiateurs garants du cessez-le-feu permanent. Ces négociations porteront sur les conditions d’échange de tous les captifs israéliens restants contre un nombre convenu de prisonniers palestiniens, la déclaration d’un cessez-le-feu et le retrait total des forces israéliennes.
Concernant l’administration de la bande de Gaza après la guerre, le Hamas et les factions ont annoncé « leur soutien à un comité indépendant formé de technocrates chargé d’assumer la pleine autorité et d’administrer l’ensemble des affaires de la bande de Gaza dès la mise en œuvre de cet accord ».
Le document s’engage à ce que le Hamas et les factions de la résistance fournissent, le dixième jour, des informations sur le nombre de captifs vivants et morts encore détenus par le Hamas et les factions palestiniennes.
En échange, « Israël » fournirait des informations complètes sur tous les détenus palestiniens vivants et morts capturés dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023. Toutes les parties s’engageront à garantir la santé, les soins et la sécurité des prisonniers sous leur garde.
Le Hamas et les factions de la résistance palestinienne ont exigé que « l’ambassadeur Steve Witkoff, envoyé spécial des États-Unis, dirige les négociations et informe personnellement le président américain Donald Trump de leur issue ».
Witkoff rejette la réponse du Hamas : Elle nous conduira à un recul
En réponse à la proposition du Hamas, l’envoyé spécial américain Steve Witkoff a déclaré : « La réponse du Hamas ne fera que nous conduire à un recul ».
Witkoff a souligné : « Le Hamas doit accepter la proposition-cadre que nous avons présentée comme base pour des pourparlers indirects », ajoutant que « c’est la seule façon de conclure un accord de cessez-le-feu de 60 jours dans les prochains jours ».
« C’est la seule façon de conclure un accord aux termes duquel la moitié des otages vivants et l’autre moitié des personnes tuées seront rendues à leurs familles, ce qui nous permettra de mener des négociations de fond dans le cadre des pourparlers indirects en toute bonne foi, en vue de parvenir à un cessez-le-feu permanent », a-t-il noté.
Factions de la Résistance palestinienne : Aucun accord pour mettre fin à la guerre ne nous a été proposé depuis le 7 octobre 2023
Les factions de la Résistance palestinienne ont assuré samedi dans un communiqué « qu’aucun accord concret n’a été proposé pour mettre fin aux massacres de civils en cours depuis le début de l’offensive israélienne contre la bande de Gaza ». « Tout ce qui a été présenté jusqu’à présent légitime la poursuite de la machine à tuer et exige que le peuple palestinien l’accepte sans aucune garantie de ses droits fondamentaux ».
Les factions ont clairement indiqué « qu’elles prennent au sérieux toutes les propositions présentées, y compris l’accord du 19 janvier, que l’occupation a renié en reprenant son agression ». Elles ont affirmé « qu’elles ne fermeraient la porte à aucun effort international ou régional visant à mettre fin à l’agression et à empêcher le bain de sang des civils ».
Les factions ont également souligné « qu’elles recherchent une solution qui préserve la vie et la dignité du peuple palestinien, garantisse un apport inconditionnel d’aide, le début de la reconstruction et le retrait des forces d’occupation de la bande de Gaza, permettant ainsi aux personnes déplacées de rentrer chez elles et mettant fin aux souffrances de la population ».
La déclaration a indiqué que « les factions de la résistance travaillent sur une initiative visant à mettre fin à la famine, à fournir des abris et à mettre un terme au génocide en cours, tout en ouvrant la voie à un leadership national acceptable pour gérer les affaires de la bande de Gaza, assurer sa stabilité pendant les périodes de trêve et donner au peuple palestinien une chance d’espoir ».
La déclaration a conclu en affirmant « l’engagement des factions à œuvrer sans relâche pour préserver la dignité, l’humanité et l’avenir du peuple palestinien ».
Source: Médias