Israël s’efforce d’éviter une prochaine guerre avec le Hezbollah. Les affres de la guerre et les pertes prévues empêchent Tel Aviv d’opter pour une décision belliqueuse avec le Liban.
Malgré ce fait, l’ennemi sioniste adopte une stratégie différente, qu’il nomme « la bataille entre les guerres ». Cette stratégie porte sur l’interdiction au Hezbollah d’acquérir une arme non conventionnelle qui fera payer cher à Israël, en cas de guerre.
Partant de là, les Israéliens sont passés à l’acte sur la scène syrienne, à travers des frappes ponctuelles et périodiques, capables d’entraver l’acheminement des armes non conventionnelles au Hezbollah.
Certes, la Syrie et le Liban constituent un seul front pour Israël. Ses préparatifs militaires, ses plans, ses renseignements sont essentiellement dirigés contre ce front bipolaire.
Toutefois, il est plus facile pour l’ennemi sioniste d’opérer en Syrie, dont l’armée est occupée par les batailles contre les terroristes, au lieu de frapper des cibles du Hezbollah au Liban, ce qui pourrait engendrer une riposte plus ferme.
C’est dans ce contexte que s’inscrit le tir de deux missiles israéliens mercredi contre la région Sabboura dans la province Ouest de Damas.
Bien que le tir n’ait pas fait de victimes, Israël a allégué avoir agi ainsi pour empêcher le Hezbollah d’acquérir une arme qui brise l’équilibre de force.
Face à ce développement, il convient d’insister sur les points suivants:
1- Admettons que les allégations sionistes sont vraies, les autorités israéliennes ont déjà admis que cette stratégie n’a pas réalisé les objectifs escomptés. En effet, ces frappes n’ont point empêché le Hezbollah de continuer à s’équiper en armes non conventionnelles. Elles n’ont pas non plus dissuadé l’Iran et la Syrie de fournir des armes pareilles au Hezbollah.
De plus, les responsables sionistes ont maintes fois admis que le Hezbollah a multiplié les expertises et le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait clairement dit en octobre 2015 devant l’Assemblée générale de l’ONU que des missiles de défense aérienne et des missiles Yakhont sont déjà dans les dépôts du Hezbollah.
2- La capacité d’Israël à mener une frappe par ci ou par là en Syrie ne peut pas freiner l’acquisition par le Hezbollah de tout un arsenal militaire et balistique. C’est ce que le confirment les rapports de presse sionistes qui affirment que l’arsenal du Hezbollah comprend des systèmes de défense antimissile, des missiles de longue portée à grande capacité destructrice et à haute précision, des missiles sol-mer à haute précision…
3- Israël admet son incapacité à frapper au Liban, parce que toute tentative de transposer la guerre sur le sol libanais provoquera des ripostes dures pouvant dégénérer en une confrontation globale. L’ennemi sioniste réalise que le Hezbollah ripostera fermement à ses attaques, quelles que soient les répercussions.
4- Il est clair que les Israéliens n’ont pas une grande marge de manœuvre en Syrie. Ils agissent selon des critères fixés par la dissuasion réciproque. Parmi ces critères: mener des frappes ponctuelles, sans faire de victimes, mener des frappes préventives avant « l’envoi des convois d’armes » à la frontière avec le Liban.
5- Israël a choisi la stratégie de « la bataille entre les guerres » sur la scène syrienne, comme une alternative à d’autres choix indisponibles. Parmi ces choix on cite: l’incapacité de garder les bras croisés face à la forte résistance de la direction syrienne et à l’échec des calculs quant au renversement du président Bachar el-Assad ou encore d’étouffer la résistance au Liban à travers la chute du pouvoir syrien. En même temps, il est difficile pour Israël d’aller loin dans des choix extrêmes qui pourraient mener à une explosion régionale d’envergure.
Face à ces choix difficiles, l’Entité sioniste a opté pour une alternative qui serait en mesure de réduire les capacités du Hezbollah sans provoquer une confrontation globale. Mais les dirigeants sionistes eux-mêmes assurent que cette politique n’a pas porté ses fruits, et qu’elle n’a pas empêché la croissance des capacités militaires et balistiques du Hezbollah sur le plan quantitatif et qualitatif.
Traduit du site Al-Akhbar
Source: traduit du site al-Akhbar