Hayat Tahrir al-Cham n’est plus une menace pour les Etats-Unis. C’est ce qui ressort du rapport sur « L’évaluation de la menace dans le monde » qui a été faite par le Bureau du directeur du renseignement national américain (Office of Director of National Intelligence-ODNI).
Dans son récent rapport qui établit aussi la liste des organisations terroristes selon le critère américain, rapporté par le site d’information américain FDD’s Long War Journal, il est question de Daech (Etat islamique-EI) et d’Al-Qaïda, tous deux accusés d’entretenir des réseaux mondiaux loin d’être vaincus.
Le rapport de l’ODNI s’arrête sur les hauts responsables d’Al-Qaïda, leur reprochant de continuer à renforcer « la structure de commandement mondiale du réseau et continuent à encourager les attaques contre l’Occident, y compris les États-Unis».
Il dévoile qu’Al-Qaïda est présente en Iran, ainsi que dans la région frontalière de l’Afghanistan et du Pakistan.
Il dénombre ses différentes filiales : Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQAP), Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), Al-Qaïda dans le sous-continent indien (AQIS), Jama’at Nusrat al-Islam wal-Muslimin ( JNIM) et Shabaab en Somalie.
Ainsi que Jund al-Islam dans le Sinaï et Hurras al-Din (les Gardiens de la religion) active en Syrie.
Mais aucune mention à Hayat Tahrir al-Cham ne figure dans ce rapport. Pourtant son épine dorsale n’est autre que le front al-Nosra, branche d’al-Qaïda en Syrie jusqu’en juillet 2016. A cette date, le Nosra a déclaré se séparer d’Al-Qaïda , après avoir obtenu le consentement de son chef, Ayman al-Zawahiri, exprimé par sa voix. Celui-ci avait été consulté par Abou Mohammad al-Joulani, le numéro un du Nosra et de HTC aujourd’hui. Le front al-Nosra avait opéré à cette époque un premier changement d’identité, en se rebaptisant front Fatah al-Cham. Et à partir de 2017, il s’est fondu dans cette coalition avec une deuxième appellation, Hayat Tahrir al-Cham.
Dans ses deux métamorphoses, son but étant justement d’échapper aux sanctions qui découlent de sa présence dans les listes des organisations terroristes établie par l’Onu et les USA.
Néanmoins, HTC est toujours considérée comme étant une filiale d’Al-Qaïda aussi bien par le Département d’Etat américain que par l’ONU.
Actuellement, il occupe toute la province d’Idleb dans le nord-ouest de la Syrie et quelques pans des deux provinces d’Alep et de Hama, dans le nord, le centre. Il en a délogé dernièrement les milices soutenues par la Turquie.