Bahreïn a confirmé lundi la condamnation à des peines de prison contre trois membres de la famille d’un dissident, verdict final dans une affaire que l’ONU a qualifiée de représailles politiques, selon un groupe d’opposant, rapporte l’AFP.
Le minuscule royaume de Bahreïn, allié clé des Etats-Unis situé dans le Golfe entre l’Arabie saoudite et l’Iran, est en proie à un mouvement de contestation populaire depuis 2011, dans la foulée du Printemps arabe, exigeant des réformes politiques.
Ce mouvement a été violement réprimé par les autorités avec l’aide de l’Arabie saoudite qui a envoyé ses éléments de sécurité pour leur prêter main forte. Ses activistes subissent des procès iniques et des accusations fabriquées, au terme desquels ils sont emprisonnés, ou déchus de leur nationalité puis expulsés.
Ce lundi 25 février, la Cour de cassation de Bahreïn, la cour suprême du royaume, a confirmé la condamnation à trois ans de prison contre des membres de la famille du dissident Sayed Ahmed Alwadaei, responsable du Bahrain Institute for Rights and Democracy, un groupe d’opposition basé à Londres.
La belle-mère de M. Alwadaei, Hajer Mansoor Hassan, le beau-frère de l’opposant, Sayed Nizar Alwadaei, et son cousin, Mahmood Marzooq Mansoor, avaient été arrêtés en mars 2017 et condamnés en octobre de la même année pour avoir posé une « fausse bombe ».
Le mois dernier, le Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire a déclaré que l’instruction de l’affaire n’avait pas été conforme aux normes d’un procès équitable et avait demandé la libération immédiate de ces opposants.
Amnesty International a déclaré que M. Mansoor, qui a observé plusieurs grèves de la faim, était un « prisonnier d’opinion » et qu’il s’était vu refuser l’accès à des soins médicaux.
La Cour de cassation a également confirmé la peine de mort contre deux chiites reconnus coupables d’un attentat à la bombe en 2015 ayant tué deux policiers dans le village de Sitra, selon une source judiciaire.
Les deux hommes ont été condamnés pour un « acte terroriste » commis « sur instruction de l’Iran ».
Le régime du Bahreïn où le clan des Khalifat est au pouvoir depuis plus de deux siècles affirme que les opposants sont soutenus et formés par l’Iran voisin dans le but de « renverser le pouvoir » à Manama.
Selon les opposants, cette accusation n’est qu’une manœuvre mensongère destinée à délégitimer leurs revendications légitimes, qui réclame des réformes politiques.
Pour sa part, l’Iran nie ces accusations, tout en affirmant soutenir les revendications du peuple bahreïni.
Selon l’AFP, Amnesty International, Human Rights Watch et neuf autres groupes de défense des droits humains avaient adressé dimanche une lettre ouverte au gouvernement de Bahreïn, lui demandant de « libérer immédiatement et sans condition Hajer Mansoor Hasan, Sayed Nizar Alwadaei et Mahmood Marzooq Mansoor » et de « faire annuler leurs condamnations ».
Tous les groupes d’opposition ont été interdits et dissous par des décisions de justice à Bahreïn. En juin 2018, le royaume a interdit aux membres des groupes politiques dissous de se présenter aux élections législatives de novembre.
Force est de constater que les révélations de ces ONG n’ont jamais abouti à ce que les pays occidentaux se révoltent contre ce régime qu’ils semblent soutenir contre vents et marées. Ils étaient ensemble lors du sommet arabo-européen qui a eu lieu dimanche 24 février à Charm al-Cheikh
La répression est d’autant plus forte que le peuple bahreïni est majoritairement chiite, alors que les Khalifat sont des wahhabites.
Depuis des décennies, ces derniers opèrent un changement démographique en naturalisant des musulmans ou des non musulmans venus de pays tierce et ils déchoient en même temps de leur nationalité les autochtones.
Le régime emprunte ses moyens à Israël avec qui ils entretiennent des liens très étroits, en catimini, via des organisations américaines pro israéliennes. Après la rencontre de Varsovie, à laquelle les responsables bahreïnis étaient présents au côté de leurs homologues israéliens, dans leurs tentatives d’unifier les efforts contre l’Iran, les efforts se sont accélérés pour que ces relations soient désormais affichées.
Source: Divers