Téhéran prépare un procès contre des personnes responsables, aux Etats-Unis, du rétablissement de sanctions économiques contre la République islamique d’Iran, a annoncé lundi le président iranien Hassan Rohani, qualifiant ces sanctions de « crime contre l’humanité ».
« Il incombe au service juridique de la présidence ainsi qu’aux ministres de la Justice et des Affaires étrangères de préparer une action en justice contre tous ceux qui, aux Etats-Unis, ont été mêlés à la conception et à l’exécution de ces sanctions », a déclaré M. Rohani à la sortie d’un conseil des ministres.
La plainte sera « déposée devant un tribunal compétent en Iran », a ajouté M. Rohani, dont les propos ont été retransmis par la télévision d’Etat iranienne.
Selon M. Rohani, les sanctions américaines contre l’Iran sont un « crime contre l’humanité » qui vise non pas « l’Etat iranien », ou « le programme nucléaire de l’Iran, mais « la santé et le bien-être du peuple iranien », et « cela sera expliqué de façon complète et claire dans la plainte ».
En 2018, les Etats-Unis se sont retirés unilatéralement de l’accord international sur le nucléaire iranien par lequel Téhéran avait accepté, en 2015, de garantir la nature pacifique de son programme nucléaire en échange d’un allègement des sanctions économiques internationales visant la République islamique.
Ce retrait a entraîné à partir d’août 2018 le rétablissement, en deux phases, des sanctions que les Etats-Unis avaient levées contre la République islamique en vertu de ce pacte.
Le retour des sanctions se fait durement sentir sur l’économie iranienne, en particulier sur la disponibilité et les prix de nombreux produits alimentaires ou médicaments.
En octobre, la Cour internationale de justice (CIJ), saisie d’une plainte du gouvernement iranien, a ordonné aux Etats-Unis de suspendre les sanctions contre l’Iran visant des biens « à des fins humanitaires ».
Selon son président, la Cour avait jugé, « à l’unanimité, que les Etats-Unis (…) doivent, par les moyens de leur choix, supprimer toute entrave que les [sanctions] mettent à la libre exportation vers l’Iran de médicaments et de matériel médical, de denrées alimentaires et de produits agricoles » et de biens nécessaires à la sécurité de l’aviation civile.
Les sanctions « risquent de nuire gravement à la santé et à la vie de personnes se trouvant sur le territoire iranien », avait-il ajouté.
Source: Avec AFP