Les funérailles nationales d’une soixantaine de hauts gradés et de scientifiques du nucléaire tués par Israël pendant la guerre ont eu lieu ce samedi en Iran, au cinquième jour du cessez-le-feu qui a succédé à 12 jours de guerre au cours de laquelle « Israël » a été bombardé par l’Iran pour la troisième fois depuis le lancement de sa guerre génocidaire dans la bande de Gaza.
Durant cette guerre déclenchée par l’entité sioniste, l’Iran a riposté au coup pour coup aux raids d’avions de chasse et de drones israeliens qui ont visé aussi bien des sites militaires, que nucléaires et résidentiels. Ses missiles de différents types et calibres ont frappé de plein fouet des sites israéliens sensibles, militaires et des renseignements ainsi que des zones résidentielles.
Dès les premières heures du jour, une foule immense, tous vêtus de noir, s’est rassemblée dans le centre de Téhéran autour des cortèges funéraires des « martyrs de la guerre imposée par le régime sioniste ». Ils ont été baptisés « les martyrs de la puissance de l’Iran ».
Le cortège parti de la place Enghelab (Révolution) s’est rendu place Azadi (Liberté), distante de 11 kilomètres.
Des images inédites qui rappellent les funérailles du commandant de la force al-Qods des Gardiens de la révolution le général martyr Qassem Soleimani, tué dans une frappe américaine en janvier 2020. Ses enfants ont participé aux funérailles.
Les cercueils étaient recouverts de drapeaux iraniens et portaient les portraits des commandants martyrs en uniforme.
Plusieurs responsables iraniens ont participé aux cérémonies, en tête le président iranien Massoud Pezeshkian.
L’agression israélienne contre la République islamique aurait pu dégénérer en une guerre « généralisée et incontrôlable » dans toute la région si elle était restée sans réponse, a-t-il déclaré.
La télévision d’Etat a également montré le général Esmaïl Qaani, le successeur de Qassem Soleimani qui a été salué par le public.
Etait également présent Ali Shamkhani, blessé dans une tentative israélienne de l’éliminer dans des conditions qui n’ont pas encore été dévoilées, et un des conseillers du guide suprême.
De même le ministre du Renseignement Esmail Khatib, le chef du pouvoir judiciaire Mohsen Eje’i et le ministre des AE Abbas Araghchi ont apparu dans les obsèques.
« L’Amérique coulera comme le Titanic »
Dans la rue, des centaines de milliers d’Iraniens étaient au rendez-vous de ces adieux, brandissant des drapeaux de la République islamique, le poing levé, scandant des slogans hostiles aussi bien contre Israël que contre les Etats-Unis, qui ont bombardé trois sites nucléaires en Iran dans la nuit du 21 au 22 juin, se joignant à l’offensive israélienne. L’Iran a riposté en bombardant la base américaine al-Udaid au Qatar.
« Marg bar israil. Mar bar amrica” (A bas Israël, à bas l’Amérique), ont crié les manifestants. Un slogan aussi vieux que la République islamique. Des drapeaux israéliens et américains ont été piétinés.
« Boom boom Tel-Aviv », indique une banderole, en référence aux missiles iraniens tirés sur Israël durant le conflit en représailles à des attaques contre l’Iran.
Une autre banderole affiche en anglais « Viva Palestine ».
« Haydar, Haydar », ont scandé en choeur des milliers de participants en allusion à l’imam Ali (S), le 4eme calife rachidite, et le père des imamd duodécimains dans l’école chiite. Il est célèbre pour avoir joué un rôle décisif dans la bataille « al-Khandaq », contre une tribu juive de Médine qui avait trahi l’accord conclu avec le messager Mohammad (P) et incité les Quraïchites de la Mecque à lancer une bataille contre lui.
Certains ont même repris un slogan répété par des responsables israéliens depuis l’attaque anti israélienne du Hamas contre les Israélien, le 7 octobre 2023: « Ni oubli. Ni pardon »
Sur des pancartes écrites à la main on peut lire les phrases suivantes :
« Le transfert de la puissance a terrifié l’Amérique »
« Nous resterons dans la confrontation tant que l’ennemi nous affrontera »
« Les bases américaines ne sont pas notre point de faiblesse mais notre cible »
On peut lire aussi entre autres en anglais sur une pancarte portée par une femme iranienne: « America will sink like Titanic », ( L’Amérique coulera comme le Titanic).
Donner le sang et non la terre
« Les Iraniens ont donné de leur sang, pas leur terre ; ils ont donné leurs proches, pas leur honneur ; ils ont résisté à une pluie de bombes de mille tonnes, mais ils ne se sont pas rendus », a écrit le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi sur son compte Instagram, ajoutant que l’Iran ne connaît pas le mot « reddition ».
Transformer la guerre en unité
Le ministère iranien des AE a déclaré que le peuple iranien, en participant au cortège funèbre des martyrs de l’agression israélienne, a déclaré au monde que « le peuple iranien a transformé la menace en unité et la guerre en opportunité pour concrétiser sa volonté nationale et poursuivre son chemin ».
Et de poursuivre : « Le peuple iranien a prouvé que la sécurité n’est pas un don des puissances étrangères, mais le fruit de la persévérance d’un peuple qui poursuit son noble chemin d’un pas ferme à des moments historiques cruciaux ».
Il a conclu: « le cortège funèbre public massif d’aujourd’hui est une réponse au terrorisme », ajoutant : « Notre peuple a maintes fois emprunté la voie de l’indépendance, de la liberté et de la quête de dignité, et en est ressorti fier et la tête haute ».
Une soixantaine de militaires de haut rang et des Gardiens de la Révolution, ainsi que des scientifiques liés au programme nucléaire se sont élés en martyrs dans les bombardements israéliens.
On ne sait pas encore s’ils ont succombé dans des raids d’avions de chasse ou des raids de drones lancés depuis le sol iranien par des agents à la solde d’Israël. Plus de 800 d’entre eux ont été arrêtés durant ces jours de guerre et la campagne d’arrestation se poursuit encore. 10 mille drones ont été trouvés dans la capitale iranienne.
Tués avec leur famille
Certains de ces martyrs ont été tués ainsi que des mebres de leur famille dans des tirs sur leur domicile.
A l’instar de Mohammad Bagheri, le plus haut gradé des forces iraniennes, responsable à la fois de l’armée, du Corps des Gardiens de la Révolution et du programme balistique du pays. Il travaillait directement sous l’autorité du guide suprême. Il sera enterré avec sa femme et sa fille.
Le scientifique nucléaire Mohammad Mahdi Tehrani a lui aussi succombé ainsi que sa femme dans un raid israélien sur leur maison.
L’entité sioniste a déclenché le 13 juin une guerre arguant vouloir « empêcher l’Iran de se doter de la bombe atomique », une accusation proférée frénétiques depuis des années par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et d’autres responsable israeliens, sans aucune preuve à l’appui. Sachant que l’Iran dément ces accusations assurant que la législation islamique prohibe le recours à une telle arme qui détruit les générations et l’environnement.
L’Iran revendique en revanche un droit au nucléaire civil, notamment pour l’énergie. Refusant toutes les pressions exercées sur lui pour l’en empêcher.
Selon le ministère iranien de la Santé, au moins 627 personnes ont été tuées et près de 4.900 blessées parmi la population civile durant les 12 jours de guerre.
Les tirs iraniens de représailles vers Israël ont fait 28 morts et plus de 3000 blessés, selon la version officielle israélienne. Le gouvernement israélien impose une censure sévère sur ses pertes dans cette guerre.
Source: Divers