Face aux velléités de l’administration américaine de Donald Trump d’obliger les pays européens à acheter les armes américaines, la France a de nouveau haussé le ton.
«Ce qui préoccupe les Européens est de savoir si l’engagement des États-Unis est pérenne…L’alliance ne devrait pas être soumise à des conditions, sinon ce n’est pas une alliance», a souligné La ministre des Armées Florence Parly lors d’une visite à Washington lundi 18 mars, selon l’agence russe Sputnik.
«La clause de solidarité de l’Otan est baptisée Article 5 et non article F-35», a-t-elle ironisé, faisant une allusion au nouvel avion furtif de l’Armée américaine que Washington voudraient obliger les Européens à acheter, au détriment d’appareils fabriqués localement.
Plaidant en faveur d’une autonomie stratégique européenne, laquelle passe par un investissement dans les capacités clés et la consolidation de la base industrielle de défense du Vieux Continent, la ministre française a estimé que Les États-Unis ne devraient pas considérer cela comme un geste hostile, ni comme un prétexte pour se désengager.
«Quand les Européens ont entendu, en juillet dernier à l’OTAN, que si leurs dépenses militaires n’atteignaient pas 2% du PIB, les États-Unis « suivraient leur propre chemin », ils n’ont pas été rassurés »», a confié Mme Parly.
À l’automne dernier, le président français Emmanuel Macron avait plaidé pour la création d’une armée européenne afin d’éviter de dépendre trop fortement de l’Otan. Ce qui a été jugé «très insultant» pour le président américain.
Depuis son entrée au pouvoir en janvier 2017, ce dernier réclame régulièrement davantage d’efforts financiers de la part des autres pays membres de l’Alliance et promeut sans relâche les armes et les équipements militaires américains. Il exige notamment que les pays membres consacrent 2% de leurs produits intérieurs bruts à leurs dépenses militaires, faute de quoi il menace de retirer les États-Unis de l’Otan.