Au lendemain du raid israélien près d’Alep dans le nord de la Syrie, la question qui s’impose plus que jamais se rapporte aux vraies causes pour laquelle il a été perpétré, et à Alep et non à Damas, comme l’entité sioniste avait l’habitude de le faire.
Selon une source militaire citée par Sana, le raid a visé des installations dans la zone industrielle de Cheikh Najjar, au nord-est d’Alep. Les dégâts étant exclusivement matériels. Elle a rendu compte que la défense aérienne de l’armée l’a repoussé détruisant 70 % des missiles israéliens, selon la télévision libanais satellitaire al-Mayadeen Tv.
Selon le site en ligne de la télévision iranienne arabophone al-Alam, ce raid n’est rien d’autre qu’une nouvelle manœuvre de la part du Premier ministre Benjamin Netanyahu, destinée à détourner l’attention de l’opinion publique israélienne, de l’échec des frappes contre la bande de Gaza. Surtout que la résistance palestinienne y a riposté en bombardant en plein cœur de Tel Aviv. L’image qui a le plus circulé à l’issue de cette escalade est sans doute celle de la maison complètement détruite dans cette ville israélienne. Elle est la preuve vivante de l‘inefficacité du Dôme de fer, censé intercepter les missiles de la résistance et écorne en conséquence l’image de Netanyahu comme défenseur.
Un affront qu’il ne peut supporter à une dizaine de jours des législatives prévues le 6 avril, auquel il lui fallait à tout prix remédier, pour booster sa côte de popularité. Son principal rival, Benny Gantz, lequel appartient à l’institution militaire israélienne semble lui aussi surfer sur cette fonction de défenseur en assurant vouloir s’attaquer à la bande de Gaza et à la Syrie.
Sur le plan politique aussi un revers a été asséné à Israël. Lorsque la reconnaissance par Donald Trump de la souveraineté israélienne sur le Golan syrien et été rejeté le Mercredi 27 mars, au Conseil de sécurité de l’ONU, par les autres 14 membres.
Cette année la réélection du Premier ministre sortant requiert une grande importance pour sa carrière politique, d’autant qu’il risque le cas échéant la prison en raison des accusations de corruption qui lui sont adressées.
Raison pour laquelle il ne peut admettre aucun revers de plus. C’est pour cette raison, semble-t-il, qu’il aurait choisi Alep. L’effet surprise devant être garant de la réussite de la frappe. Interrogé par Press TV, l’analyste français Bassam Tahhane a pertinemment soupçonné les missiles israéliens, dont l’origine n’a pas encore été identifiée, d’avoir bombardé Alep car ils peuvent emprunter les couloirs de la Coalition internationale et échapper à la DCA syrienne ou aux missiles antiaériens des S-300 russes déployés en Syrie depuis 2018.
M. Tahhane a mis en doute la version des faits rapportée par l’Observatoire syrien des droits de l’homme, instance médiatique de l’opposition syrienne pro occidentale, créée par les renseignements britanniques. A chaque coup, celui-ci avance que les sites bombardés sont iraniens, alors que si bases iraniennes existent, elles ne devraient pas être facilement détectables. Surtout pour une instance médiatique, quand bien même elle dispose d’un réseau sur place. De nombreuses fois, constate M. Tahane, les sites présumés iraniens se sont avérés être des bases syriennes. Selon l’humanitaire français Pierre Le Corf qui vit à Alep a indiqué pour l’agence russe Sputnik que les missiles israéliens ont bombardé l’aéroport, dans une zone initialement peuplée par des milliers de réfugiés.