Le groupe terroriste wahhabite Daech a fourni un prétexte aux Etats-Unis pour retourner en Irak, après leur retrait en 2011. Si Bagdad et Washington veulent éliminer Daech à la fin de la bataille de Mossoul, les forces US demeureront néanmoins dans ce pays tant convoité.
En effet, les déclarations politiques ont porté ces deux derniers jours sur l’étape de l’après Mossoul, qui comprendra le maintien des troupes américaines, le projet du processus politique, et le sort du gouvernement de Haidar Abadi.
Dans ce contexte, le ministre américain à la défense Ashton Carter a assuré que « l’armée américaine et ses partenaires internationaux ont besoin de rester en Irak même après la défaite prévue de Daech à Mossoul ».
S’exprimant au cours du forum de la défense nationale en Californie, Carter a souligné qu’ « il faut faire tant de choses après l’expulsion de Daech de l’Irak pour s’assurer de la réalisation de la victoire totale sur ce groupe ».
Selon ses propres termes, il faut freiner l’afflux des combattants étrangers qui pourraient se repositionner et se réorganiser à nouveau dans ce pays ».
Malgré la position décisive de rester en Irak, Carter n’a fourni aucun détail sur la forme de la présence militaire américaine et le nombre des forces qui seront présentes sur place. Il a par ailleurs appelé à « des efforts internationaux pour entrainer et équiper la police locale et les garde-frontières irakiennes pour protéger la sécurité des régions sécurisées de la présence de Daech ».
Promotion du projet de l’entente nationale
Sur le plan politique, l’après-Daech permettra la mise en application du « projet de l’entente nationale », dirigé par le président du conseil islamique suprême Sayed Ammar el-Hakim. Presque chaque jour, Sayed Hakim réaffirme l’importance « de contrer les répercussions de l’après-libération des territoires ».
Devant l’ambassadeur soudanais en Irak, el-Hakim a expliqué que « les Nations Unies ont adopté la promotion de ce projet sur le plan interne et externe, et les clauses de cette entente mettront fin à toute ambiguïté.
Et d’insister sur « l’importance de la promulgation de la loi du Hached Chaabi, ce qui protègera juridiquement cette formation paramilitaire et limitera le port d’armes à l’Etat ».
Par ailleurs, les propos d’un dirigeant éminent du Hached, Abou Mahdi el-Mohandiss, s’inscrivent dans le cadre de « l’après-Mossoul », confirmant que les forces du Hached sont la seule garantie pour l’intégrité territoriale de la province de Ninive et la coexistence pacifique de ses composantes ».
Devant des députés de Ninive, al-Mohandiss a expliqué que « les forces du Hached avancent sur tous les fronts et réalisent de grandes victoires ». Et d’appeler les députés présents à participer aux côtés du « Hached dans la libération de Tallafar et de Mossoul ».
Sur un autre plan, l’ancien Premier ministre Nouri Maliki a déclaré ne pas soutenir le choix du renversement du gouvernement de Haidar Abadi à la fin de la libération de Mossoul. Il réagissait ainsi au journal américain Walla street journal qui prétendait que « les Irakiens sont enclins à changer Abadi ».
Des combats acharnés
Sur le terrain, le porte-parole du service de la lutte antiterroriste Sabah Noaman a indiqué que « les opérations militaires visant à libérer Mossoul se poursuivent malgré leur difficulté », soulignant que « la bataille est dure et féroce à cause des immeubles à l’intérieur des quartiers et des ruelles, et de la présence de civils ».
Dans un point de presse, Noaman a assuré que Bagdad « ne permettra pas la fuite des miliciens de Daech de Mossoul vers les autres villes irakiennes ». « Les combats se poursuivent à tous les fronts et tout le monde coordonne ensemble. Les options sont multiples pour le commandement des opérations conjointes », a-t-il dit.
A ce propos, l’agence chafaq news a rapporté d’un officier dans la lutte antiterroriste que « les forces irakiennes ont entamé le nettoyage des quartiers de l’Est de Mossoul », expliquant que l’objectif de cette opération est d’éliminer les cellules dormantes de Daech, parce qu’elles continuent à déstabiliser la sécurité dans les régions libérées, et qu’elles entravent l’avancée des forces irakiennes vers leurs cibles déterminées ».
Entretemps, des sites irakiens ont rapporté d’une source sécuritaire dans le commandement des opérations de Ninive que « le plan alternatif à la libération de Mossoul a été finalisé, suite à la réunion élargie tenue entre les commandants des opérations et le dirigeant du service de la lutte antiterroriste ».
Traduit du site Al-Akhbar
Source: traduit du site al-Akhbar