Les Emirats arabes unis sont à l’œuvre au Soudan, dans le but de juguler le mouvement de contestation et d’installer au pouvoir l’un de ses hommes de main dans ce pays. Et c’est l’un d’entre eux, le
général Abdel Fattah al-Burhane qui va remplacer le général Awad Ibn Ouf.
Chef du Conseil militaire de transition, ce dernier venait à peine de prendre les commandes, après la destitution du président Omar el-Béchir, qu’il a jeté l’éponge 24 heures après. Selon les agences, sa désignation n’avait pas apaisé la colère des manifestants qui ont maintenu leur sit-in, bravant le couvre-feu des militaires et reprenant les mêmes slogans, y changeant uniquement le nom d’Omar el-Béchir pour le sien.
Son remplaçant, M. Burhane, est un général issu des mêmes académies mais qui « n’a jamais été sous le feu des projecteurs », indique l’AFP, citant un officier soudanais, sous le couvert de l’anonymat. Il a été vu en train de discuter avec les manifestants rassemblés devant le QG de l’armée à Khartoum et bien décidés à y rester jusqu’au départ d’Ibn Ouf.
Ayant fait ses études dans une école de l’armée soudanaise puis en Egypte et en Jordanie, il été commandant de l’armée de terre avant que le président déchu le nomme inspecteur général de l’armée en février.
Selon les médias soudanais, lorsqu’il était commandant des forces terrestres, c’est lui qui a coordonné l’envoi de troupes soudanaises, pour soutenir la guerre de la coalition arabo-occidentale contre le Yémen.
Loin de la version de l’officier qui s’est confié à l’AFP, selon lequel « Burhane n’a pas de sensibilités politiques et n’est qu’un militaire de carrière », son parco
urs montre sa profonde implication dans l’axe saoudo-émirati.
Selon le journal libanais al-Akhbar, il a passé sa vie en voyageant entre le Yémen et les EAU.
Aurait pu être à sa place un autre homme de main d’Abu Dhabi, son favori semble-t-il, le Directeur général de l’appareil de sécurité et des renseignements nationaux le général Salah Gosh. Mais il est banni par les manifestants qui lui imputent la répression meurtrière des opposants ces 14 dernier mois et la mort de 16 d’entre eux. Il s’était même abstenu de participer au Conseil militaire.
Quoique la revendication des manifestants qui réclamaient un gouvernement de transition civil ne soit pas encore respectée, l’Association des professionnels (SPA) , fer de lance du mouvement de contestation antigouvernementale qui perdure depuis le 19 décembre a semblé soutenir la nomination de Burhane. La foule est certes mobilisée dans les rues, ce samedi, mais sans afficher sa position quant à la nomination de Burhane.
Sur le terrain, rapporte la page Twitter Without_Shaddow tenue par un officier des renseignements émiratis, des officiers émiratis sont en train de payer des sommes importantes aux dirigeants des partis civils et des organisations professionnelles pour ramener les manifestants à leurs maisons.
Source: Divers