Avec l’aide de la Russie, Caracas contourne les sanctions américaines contre le groupe pétrolier public PDVSA.
Par le biais de la compagnie pétrolière semi-publique russe Rosneft, le gouvernement de Caracas expédie son pétrole sur les marchés internationaux, contournant ainsi les sanctions américaines.
Selon Reuters, cité par le site d’information iranien Jamaran, le président vénézuélien Nicolas Maduro a convenu avec la plus grande compagnie pétrolière russe Rosneft d’exporter le pétrole du Venezuela vers les marchés internationaux, contournant ainsi les sanctions américaines contre la compagnie pétrolière nationale, Petroleos (PDVSA), poumon de l’économie du pays.
Selon des sources citées par Reuters, le président Maduro se serait tourné vers ses alliés russes dès le mois de janvier pour trouver le moyen de contourner les sanctions américaines.
En vertu de la loi sur les sanctions, les clients des sociétés pétrolières d’État vénézuéliennes ne sont pas autorisés à payer en dollars américains. Depuis le début, Moscou a qualifié ces sanctions d’« illégales » et a clairement indiqué qu’il continuerait à collaborer avec le Venezuela.
Le groupe pétrolier public PDVSA fournit depuis quelque temps ses factures de vente à la Russie. La compagnie Rosneft lui a immédiatement payé une somme inférieure au coût réel, de sorte que la livraison de pétrole ne dépasse pas les 30 à 90 jours ouvrés. Après cela, elle sollicite les clients et retire l’argent du pétrole vendu.
La Russie a proposé aux grands importateurs du pétrole vénézuélien, dont les sociétés indiennes, de procéder à leurs achats par le biais de la Russie afin d’éviter les sanctions américaines.
Rosneft n’a pas encore donné d’explications à Reuters sur le sujet.
Depuis 2006, la Russie a accordé au Venezuela un prêt d’environ 16 milliards de dollars, qui lui est restitué en barils de pétrole. De ce fait, la Russie contrôle l’industrie pétrolière vénézuélienne.
Les transactions bancaires entre le Venezuela et la Russie se font par l’intermédiaire de la banque Evrofinance Mosnarbank dirigée conjointement par les deux pays.
Reuters rapporte toutefois que les responsables de cette banque ont nié de telles transactions, qu’ils considèrent comme du « blanchiment d’argent ».
Depuis que Washington a imposé des sanctions contre le Venezuela à partir de janvier dernier, de nombreux pays occidentaux ont adhéré à la position américaine. Mais la Russie, la Chine, Cuba et l’Iran s’y sont opposés.
D’autre part, les médias russes ont rapporté que le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Ryabkov, avait déclaré que pour Moscou, les nouvelles sanctions américaines contre le Venezuela et Cuba étaient illégales.
Auparavant, le Trésor américain a annoncé dans un communiqué le boycott de la Banque centrale du Venezuela.
D’autre part, le conseiller américain à la sécurité nationale, John Bolton, a annoncé lors d’une cérémonie à Miami de nouvelles sanctions à l’encontre de Cuba, du Venezuela et du Nicaragua.
La compagnie pétrolière nationale Petroleos (PDVSA) et la Sitoga Petrochemical Company, dont l’une des filiales est basée aux États-Unis, ont été sanctionnées par Washington. Par la suite, quatre autres grandes compagnies de navigation ont subi le même sort en raison de leur coopération avec le Venezuela.
Source: PressTV