La Première ministre britannique Theresa May a affirmé mercredi que son pays était prêt à aider les pays du Golfe pour faire face « au danger iranien qui pèse sur la région » selon ses termes, a rapporté la chaine satellitaire iranienne alAlam.
S’exprimant lors du sommet des six pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG) à Bahrein, May a déclaré que » l’Iran représente une menace évidente pour la région du Golfe et du Moyen-Orient, à laquelle il convient de faire face en renforcant nos efforts communs ».
Et de poursuivre : » la sécurité du Golfe persique signifie la sécurité de la Grande-bretagne. De la même
manière que nous répondons aux nouvelles menaces posées à notre sécurité, nous devons aussi continuer à affronter les acteurs étatiques dont l’influence alimente l’instabilité dans la région ».
« Je veux donc vous assurer que j’ai conscience de la menace posée par l’Iran pour le Golfe et plus largement pour le Moyen-Orient » et « je suis pleinement déterminée à un partenariat stratégique », a-t-elle ajouté.
« Nous avons obtenu un accord qui neutralise la possibilité pour l’Iran d’acquérir des armes nucléaires pendant plus d’une décennie », a-t-elle ajouté.
Mais « nous devons travailler ensemble pour faire face à la politique régionale agressive de l’Iran », a souligné la dirigeante britannique.
Le 37e sommet des monarchies arabes du Golfe s’est ouvert mardi à Bahreïn où le roi d’Arabie saoudite a demandé à ses pairs de « redoubler d’efforts » pour affronter la situation « très complexe » qui prévaut actuellement au Moyen-Orient.
Mme May est la première femme et premier chef du gouvernement britannique à participer à un tel sommet.
May insiste sur le développement des échanges commerciaux avec le Golfe pour la période post-Brexit
Arrivée lundi soir à Manama, Mme May a été reçue par le roi de Bahreïn, puis elle s’est rendu à bord de l’HMS Ocean à Bahreïn, où elle a déclaré qu’elle participait au sommet pour réaffirmer notre partenariat avec les pays du CCG et renforcer notre défense et la coopération en matière de sécurité.
En octobre 2015, les Britanniques ont commencé à aménager une base navale à Mina Salman, près de Manama, la première à être construite de manière permanente au Moyen-Orient en quatre décennies.
Dans son discours devant les militaires britanniques à Bahreïn, elle a jugé vital d’apporter une démonstration claire de l’engagement durable du Royaume-Uni pour la sécurité du Golfe.
Mme May a aussi exprimé la volonté de Londres de développer les échanges commerciaux avec le Golfe pour la période post-Brexit.
Comme le Royaume-Uni quitte l’Union européenne, nous devons saisir l’opportunité de sceller un nouvel arrangement commercial entre le Royaume-Uni et le Golfe, a-t-elle souligné.
Les Britanniques évoquent un chiffre de 30 milliards de livres (35,7 milliards d’euros) en terme d’opportunités dans 15 secteurs au cours des cinq prochaines années dans le Golfe.
Absence flagrante des droits humains de l’ordre du jour du sommet
Le royaume de Bahreïn est le théâtre de manifestations sporadiques depuis la répression en 2011 d’un mouvement de protestation populaire, qui demande des réformes constitutionnelles pour jouir d’une représentativité juste et équitable. Bahreïn est régulièrement accusé de violer les droits de l’Homme et de réprimer les opposants.
Amnesty International a prévenu qu’au delà de Bahreïn, le bilan déplorable des monarchies du Golfe en matière de droits de l’Homme ne devrait pas être occulté lors de leur sommet à Manama.
«Des centaines d’entre eux sont harcelés, poursuivis illégalement, déchus de leur nationalité, détenus de manière arbitraire ou dans certains cas emprisonnés voire condamnés à mort à l’issue de procès iniques, dans le cadre d’une initiative concertée visant à les intimider et à les réduire au silence», constate encore Randa Habib.
Rappellant que «depuis des années, les alliés occidentaux des Etats du CCG, dont les Etats-Unis et le Royaume-Uni, répugnent à parler franchement des violations endémiques des droits humains dans le Golfe», elle invite Theresa May à saisir cette occasion pour aborder des problèmes clés en la matière.
Pour l’organisation internationale de défense des droits de l’Homme, «le bilan déplorable des droits humains dans les Etats du Golfe ne doit pas être balayé sous le tapis», lors de la réunion des 6 et 7 décembre, dans la capitale bahreïnie.
Une invite qui a peu de chance d’être entendue alors que le sommet se tient dans un royaume sunnite, à majorité chiite, où tout mouvement de contestation est systématiquement réprimé depuis l’écrasement du «printemps bahreïni» en 2011.
The Guardian: un centre d’études britanniques recoit des millions de dollars du régime des Khalifa
Selon des documents confidentiels , cités par le journal britannique The Guardian , les dirigeants «répressifs» à Bahreïn ont fait un don de 25 millions de livres sterlin à l’Institut international d’études stratégiques (IISS), basé à Londres, au cours des cinq dernières années, a rapporté alAlam.
The Guardian précisent que les documents révèlent que l’Institut s’est accordé avec la famille royale du Bahreïn à « prendre toutes les mesures nécessaires pour préserver la confidentialité de la plupart des dons», qui constituent plus d’un quart du revenu de l’institut.
L’organisation Bahrain Watch a obtenu des documents secrets et a estimé « que ces dons portent atteinte à l’indépendance de l’institut, car ce dernier se définit comme » une organisation non partisane qui fournit des informations objectives sur les questions de sécurité dans le monde ».
Les documents révèlent que l’IISS et les dirigeants de Bahreïn ont convenu de maintenir le don des dirigeants de Manama secret, sachant que ce financement est de 14,9 millions de livres depuis 2011, selon les documents confidentiels qui ont été divulgués.
Source: Divers