Au lendemain de l’incident des deux pétroliers attaqués dans le golfe d’Oman près du détroit d’Ormuz, les positions verbales des deux acteurs américain et britannique et les mesures qu’ils préconisent ne sont pas sur la même longueur d’onde. Un clivage sépare les deux.
Du côté des Anglais, en position formelle, leur ministre britannique des Affaires étrangères Jeremy Hunt, s’est emporté attribuant l’attaque à l’Iran, jugeant «presque certain» qu’il est derrière ces attaques.
Or, lorsqu’il est passé à l’acte, il s’est contenté d’envoyer des fusiliers marins.
Quelques 120 soldats d’une unité de la Royal Marines 3 Commando se dirigent vers Bahreïn dans le cadre de cette opération, indique le quotidien Daily Star. Ils ont été surnommés le Groupe de travail spécial 19. un scénario qui n’est pas sans rappeler la série de 007!«Nous avons des fusiliers marins dans la région pour des opérations antipirates et antiterroristes depuis un certain temps. Si la situation actuelle se dégrade, je prévois que davantage de personnel sera déployé pour renforcer l’opération», a déclaré le tabloïd en citant une source.
Concernant leur mission : ils sont censés assurer la sécurité des navires britanniques en localisant des «vaisseaux d’attaque rapide iraniens» et en les «éliminant» si nécessaire.
C’est comme s’ils avaient en face d’eux des navires iraniens en papier ! Et pour le moment, les militaires britanniques ont reçu pour instruction de ne les utiliser qu’en dernier recours.
Cette décision est d’autant plus intrigante que la zone visée devrait en principe être sous la protection d’une aramada beaucoup plus offensive : le porte-avions américain USS Abraham Lincoln et les bombardiers B52 qui ont été dépêchés et dont il a été beaucoup question ces dernières semaines.
Justement du côté des Américains, on n’entend plus parler de cet arsenal. Et on retrouve le même décalage de ton que celui des britanniques.
D’une part des positions agressives accusatrices de l’Iran, de la part du président Donald Trump et de son secrétaire d’état Mike Pompeo, au mépris de la version défendue par la propriétaire de l’un des bateaux accusant des objets volants et non des torpilles.
Et de l’autre, et par la voix du secrétaire d’Etat à la Défense par intérim Patrick Shanahan, l’objectif fixé est celui de créer un consensus international portant sur l’incident en mer d’Oman.
Un consensus international qu’il est impossible de réaliser : la Russie et la Chine -et d’autres acteurs- affichant d’ores et déjà des positions qui refusent les conclusions hâtives.
Vraisemblablement, ces positions verbales agressives se devraient de répondre aux inquiétudes des alliés régionaux des Anglais et des britanniques, l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis : le premier réclamant une réponse « décisive » aux menaces sur l’approvisionnement énergétique. Et le second, en appelant à sécuriser les approvisionnements en énergie venant du Golfe. Même son de cloche.
Force est de constater chez ces deux acteurs arabes, le discours belliqueux prôné ces derniers mois n’est plus de mise. L’approche s’apparente à une demande de protection beaucoup plus qu’aux cris de va-t’en guerre.
Un clivage qui ne devrait pas échapper aux Iraniens!
Source: Divers