Dans la soirée de jeudi 27 juin, des centaines de manifestants irakiens ont afflué vers l’ambassade du Bahreïn pour marquer leur refus de l’accord du siècle, dont le volet économique a été entamé dans la capitale de ce pays.
Selon des vidéos amateurs tournées sur place, les manifestants qui brandissaient des drapeaux palestiniens. Selon l’AFP, ils ont brûlé des drapeaux israéliens et ont et scandé des slogans en faveur de groupes armés proches de l’Iran.
Les images montrent aussi comment ils ont descendu le drapeau bahreïni du haut du bâtiment de l’ambassade, selon le site d’informations qatari Watanserb.
Pays ayant entamé en catimini et depuis une vingtaine d’années la normalisation avec l’ennemi sioniste, le Bahreïn est farouchement hostile à l’Iran ainsi qu’à l’axe de la résistance.
Avec d’autres pays du Golfe, il accuse les liens entretenus par Téhéran avec des pays et des protagonistes régionaux alliés hostiles à Israël comme étant de velléités destinées à étendre son influence dans la région et à chercher à se doter de l’arme nucléaire. Ce que Téhéran dément.
Selon les experts, ces accusations servent à ces pays arabes à camoufler le processus de normalisation avec l’entité sioniste qu’ils ont entamé, voire de le justifier devant une opinion publique arabe réticente, mais de plus en plus indifférente.
Selon l’AFP, dès jeudi soir, le ministre irakien de l’Intérieur avait rencontré sur place les diplomates bahreïnis et son porte-parole, le général Saad Maan, avait annoncé « 54 arrestations de personnes ayant attaqué l’ambassade ».
Un important dispositif de sécurité a été mis en place ce vendredi autour de l’ambassade.
Et le chef de la diplomatie irakienne, Mohammed Ali al-Hakim, a appelé son homologue bahreïni cheikh Khaled ben Ahmed Al-Khalifa. Espérant que l’attaque « ne sape pas les relations diplomatiques » entre Bagdad et Manama, qui a rappelé son ambassadeur « pour consultations » et a dit tenir « le gouvernement irakien pour responsable de la protection de l’ambassade ».
Le jeudi 27 juin , cheikh Khaled ben Ahmed Al-Khalifa avait accordé une interview à un média israélien, en marge de de la conférence de Manama, où de nombreuses délégations médiatiques israéliennes s’étaient rendues sur l’invitation des autorités.
Une telle rencontre n’a pas choqué les observateurs pour lesquels elle ne constitue pas plus qu’un affichage de plus de la normalisation.
Dans cette interview, le diplomate bahreïni estimait qu' »Israël fait partie de l’héritage de cette région ». « Le peuple juif a une place parmi nous », avait-il ajouté en proposant aux Israéliens de dialoguer.
Une position qui dénigre les droits du peple palestinien, bafoués depuis des décennies.
Ayant adopté à l’unanimité une position hostile au deal du siècle, auquel ils reprochent de vouloir liquider leurs droits dictés par les Nations unies, dont leur revendication cruciale d’un Etat palestinien indépendant, les dirigeants palestiniens, principaux concernés, ont boycotté la conférence de Manama.
Source: Divers