La province d’Idleb occupée par les groupes jihadistes takfiristes avec le soutien d’Ankara a connu une escalade militaire ces deux derniers jours.
Selon l’AFP, citant comme source le ministère turc de la Défense, un soldat turc a été tué et trois autres blessés le jeudi 27 juin par des tirs des forces gouvernementales syriennes contre un point d’observation turc dans la province rebelle d’Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie.
L’attaque « aux obus de mortier et de canon », a visé « le poste d’observation numéro 10 », a précisé le ministère, selon lequel il s’agissait d’une « attaque délibérée ».
La Turquie dispose de 12 postes d’observation militaire à Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie, le dernier bastion des forces jihadistes takfiristes proches d’al-Qaida, et dominées par la coalition Hayat Tahrir al-Cham. L’installation de ces postes s’est faite dans le cadre du processus dit d’Astana, parrainé par la Russie et l’Iran, alliés de Damas, en coordination avec la Turquie, soutien de certains groupes terroristes rebelles.
Il a notamment débouché sur la mise en place de plusieurs « zones de désescalade » en Syrie, dont une à Idleb, province du nord-ouest du pays contrôlée par les jihadistes. Le cessez-le feu instauré n’a jamais été respecté. Et l’accord n’a jamais été appliqué dans son intégralité, en raison du refus des jihadistes de se retirer de la zone tampon prévue.
Depuis fin avril, l’armée syrienne, avec le soutien de ses alliés russes, a intensifié ses frappes aériennes sur cette province et celles limitrophes de Hama, Alep et Lattaquié. La présence turque dans le nord et l’ouest syriens est régulièrement condamnée par le gouvernement syrien qui l’assimile à de l’occupation.
Selon l’AFP, la dernière escalade est la plus grave depuis que Moscou et Ankara ont annoncé en septembre 2018 dans la ville russe de Sotchi un accord sur une « zone démilitarisée » devant séparer les territoires aux mains des insurgés des zones gouvernementales et éviter une offensive du régime dans la province d’Idleb.
Selon le communiqué d’Ankara, les forces turques ont riposté aux tirs en bombardant les zones dont ils sont provenus, contrôlées par le pouvoir syrien.
L’État-major turc a en outré convoqué l’attaché militaire russe à Ankara et lui a fait savoir que la riposte turque contre les forces du régime « sera très sévère ».
Nouvelle escalade dans le sud de la province d’Idleb
Et puis dans l’après-midi de ce vendredi, la situation s’est enflammée davantage.
Des affrontements entre les forces gouvernementales et groupes terroristes takfiristes ont eu lieu dans la région d’Idleb.
En parallèle, des combats au sol ont lieu notamment le nord de la province de Hama.
Selon l’agence syrienne, les forces régulières ont repoussé une offensive de grande envergure lancé par HTC alias front al-Nosra sur l’axe du village al-Qassabiyat, dans le sud de la province d’Idleb.
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), ces affrontements ont fait 51 morts parmi les forces du régime et les milices alliées et 45 dans le camp des rebelles et jihadistes.
Les chiffres de cette instance médiatique de l’opposition syrienne pro occidentale sont non fiables vu qu’elle se base sur les données d’un réseau dont la nature n’a jamais été identifiée, mais qui ne saurait qu’être farouchement hostile au pouvoir syrien. Dans la plupart des cas, les chiffres des victimes du régime syrien sont supérieurs à celui des rebelles.
« Des unités de l’armée ont mené aujourd’hui à l’aube des bombardements massifs (…) sur des positions des terroristes (…) dans les alentours des villages de Jibine et de Tal Maleh », a indiqué l’agence officielle Sana.
Les frappes ont eu lieu « en réponse aux attaques (…) contre des villes et villages » de la province de Hama et ont entraîné « la destruction des (…) lignes de défense des terroristes », a ajouté Sana.
La télévision d’Etat syrienne a affirmé que l’armée n’avait fait que « réagir » au lancement de « plus de 18 roquettes par les forces d’occupation turques » ayant ciblé la région de Sahl el-Ghab, dans le nord-ouest de la province de Hama.
Source: Divers