Ce mardi 2 juillet, l’État syrien a porté plainte contre une nouvelle violation de son territoire par Israël, » violation qui vise à traîner en longueur la guerre ». La phrase est bien significative alors que l’armée syrienne et ses alliés sont largement impliqués à Idlib où la Turquie et les États-Unis aidés par l’OTAN étendent de jour en jour le périmètre de la guerre.
Que s’est-il passé le 1er juillet?
La nouvelle agression israélienne a fait pour la première fois des victimes civiles. Des missiles ont été tirés, dans la nuit du dimanche au lundi 1er juillet, par les chasseurs israéliens, depuis le ciel libanais contre le sud de Damas et le sud-ouest de Homs. La DCA syrienne a interceptée la plupart des missiles; l’attaque a pourtant fait cinq morts et des dizaines de blessés, tous des civils.
La première frappe a été menée lundi à 00h35 au cours de laquelle la DCA syrienne a intercepté quatre missiles au-dessus du sud-ouest de la ville de Damas, plus précisément d’Ashrafiyah, Sahnaya, Hamraya et de la banlieue de l’aéroport d’al-Mezzeh. La deuxième frappe a eu lieu à 00h45 selon une source sur le terrain qui précise que les champs de Qatana al-Gharbi et Khan al-Cheikh et al-Qaliya dans la banlieue d’al-Sasa près de Damas ont été endommagés. Là aussi, la défense antiaérienne syrienne est intervenue et a intercepté des missiles.
Quelques missiles ont été aussi tirés contre le sud de Homs, ajoute la source précisant que les attaques israéliennes ont été menées depuis deux axes, l’une depuis le Golan occupé et l’autre depuis l’espace aérien libanais.Les membres de trois familles ont été tous tués alors que le régime sioniste ne cesse de prétendre n’avoir visé que des centres militaires. Selon des sources syriennes, l’attaque israélienne du 1er juillet visait à atteindre les bases militaires de Damas et de Homs mais
Pour une Russie, dont le conseiller pour la sécurité, Patrouchev, se trouvait la semaine dernière à Tel-Aviv, la frappe israélienne constitue un défi. Surtout que le haut diplomate russe avait dénoncé à Qods les frappes israéliennes contre le sol syrien, lesquelles « mettent en danger la vie des soldats russes ».
L’attaque du 1er juillet s’est produite en effet quelques heures à peine après que des images satellites de l’opérateur israélien ImageSat, ont montré quatre systèmes de défense antimissile russe S-300 près de Masyaf, non loin de l’endroit où les frappes aériennes ont eu lieu. Les photos ont montré quatre des S-300 et un système radar déployé. Ce radar a une portée de détection de plusieurs centaines de kilomètres et les missiles pourraient intercepter des cibles au moins jusqu’à 200 km, une portée largement suffisante pour intercepter les chasseurs israéliens.
Alors pourquoi ne pas les avoir activés?
En exposant ses quatre lanceurs, l’État syrien cherche à faire passer un message : les batteries de S-300 sont à découvert et tout le monde sait où ils se trouvent. Avec quatre lanceurs, les Syriens ont la capacité de suivre jusqu’à une centaine d’objectifs et d’atteindre plusieurs de ces objectifs simultanément avec le système. D’ailleurs l’un des chasseurs israéliens pourrait avoir été bien touché au large de la Méditerranée si on en croit des chypriotes qui ont parlé ce 1er juillet d’un objet volant ayant fait crash à Chypre.
Pour bon nombre d’analystes, le fait qu’Israël a bien évité de s’en prendre à Masyaf prouve bien que le message de Patrouchev a bien fait la mouche, Tel-Aviv n’ayant pas osé franchir le Rubicon et ce, malgré la rhétorique bien moqueuse qu’a adopté ce 2 juillet la presse israélienne à l’égard des S-300 et leurs efficacités au combat.
Reste à expliquer le pourquoi du refus de la Syrie et de la Russie d’avoir recours aux S-300 désormais bien opérationnels. La dynamique qui se dégage désormais des combats à Idlib montre bien que les Américains cherchent à éterniser la guerre en Syrie, quitte à pérenniser leur présence au nord-est syrien où ils possèdent déjà quelques 26 bases militaires. Ces analyses estiment même que la rhétorique guerrière de Washington à l’encontre de Téhéran sert aussi cet objectif : en cherchant à dévoyer l’intention russo-iranienne, Washington, aidé par la Turquie et l’OTAN, consolide ses assises en Syrie.
Vouloir ouvrir un nouveau front de guerre avec Israël, ne servira donc que l’ennemi. Pour le reste, certaines sources évoquent le déploiement possible des batteries de missiles antimissiles iraniennes en Syrie, batteries qui n’ont pas fonctionné le 1er juillet, mais qui ne resteront pas définitivement inactives. Les chasseurs israéliens pourront bientôt connaitre le même sort que le RQ-4 Global Hawk de l’US Air Force.
Source: Press TV