Le chef d’état-major des armées françaises, le général François Lecointre, estime que les tensions dans le Golfe restent « maîtrisées » et ne croit pas à « un dérapage non contrôlé » de la situation.
« Le jeu pour l’instant est un jeu dialectique de confrontation de volontés entre les Etats-Unis et l’Iran (…) Il s’alimente de provocations, de postures, de réactions, de signaux qui sont envoyés et qui peuvent d’un jour à l’autre déraper », a-t-il déclaré jeudi sur la chaîne d’informations française CNEWS.
« Je pense que c’est maîtrisé aujourd’hui », a-t-il toutefois ajouté. « Je ne crois pas qu’il puisse y avoir de dérapage non contrôlé mais il peut y avoir une aggravation, une montée aux extrêmes dans cette dialectique des volontés », selon lui.
Les tensions ne cessent de monter dans la région stratégique du Golfe depuis le retrait américain en mai 2018 de l’accord international sur le nucléaire iranien suivi du rétablissement de lourdes sanctions américaines contre l’Iran.
Elles se sont intensifiées ces dernières semaines avec des attaques contre des pétroliers dans le Golfe, imputées par Washington à Téhéran, qui dément toute implication.
Les Gardiens de la révolution iraniens ont de nouveau nié jeudi avoir tenté d’empêcher le passage d’un pétrolier britannique dans le détroit d’Ormuz, comme l’affirme Londres.
Le président iranien Hassan Rohani avait mis en garde le mercredi 10 juillet le Royaume-Uni, parlant de « conséquences », après l’arraisonnement par Londres la semaine dernière d’un pétrolier iranien au large de Gibraltar. Les autorités britanniques le soupçonnent d’avoir voulu livrer sa cargaison de brut à une entité syrienne sous sanctions de l’UE.
Le général Lecointre a aussi estimé que les tensions entre les Etats-Unis et la Chine pouvaient donner lieu à « des dérapages et des évolutions inquiétantes » dans le Pacifique, en particulier en mer de Chine du Sud.
« L’arsenalisation du monde (…) l’augmentation des budgets des armées des principaux pays émergents fait courir le risque peut-être pas d’une confrontation généralisée mais en tout cas de conflits régionaux importants dans lesquels nous nous trouverions peut-être engagés pour défendre nos intérêts et pour participer à une coalition », a ajouté le chef d’état-major.
Source: AFP