Annonçant que l’Arabie saoudite a perdu ses alliés au cours de la guerre au Yémen, un analyste israélien appelle à en tirer une leçon dans l’optique d’un affrontement avec le Hezbollah, face à qui Tel-Aviv est seul.
Yaron Friedman, expert israélien des questions régionales, écrit dans un article publié par le journal Yediot Aharonot qu’après la décision des Émirats arabes unis de retirer leurs troupes du Yémen, Riyad se retrouve seul dans sa guerre contre les combattants d’Ansarullah. Israël, qui reconnaît que Téhéran a remporté une victoire partielle, devra en tirer une leçon.
« En dépit des avancées réalisées au début de l’offensive, les opérations d’envergure lancées en mars 2015 contre le Yémen ont avec le temps dévoilé l’échec cuisant de l’Arabie saoudite qui, après être parvenue à former une coalition constituée des Émirats arabes unis, du Koweït, du Qatar, de Bahreïn et du Soudan, a reçu l’appui officiel des forces jordaniennes, égyptiennes et marocaines », a rappelé Yaron Friedman.
Selon ce diplômé de l’Université de la Sorbonne, l’un des pires échecs subis par l’Arabie saoudite a été que ses alliés se retirent de la coalition les uns après les autres, ne voulant pas essuyer une défaite qui s’annonçait évidente.
« Après le retrait du Qatar en juin 2017, c’est le tour des Émirats arabes unis de retirer leurs troupes du Yémen. Avec peu de puissance, Bahreïn est le seul à y maintenir sa présence. Les efforts saoudo-émiratis et le soutien porté à des centaines milliers de militaires contre les combattants d’Ansarullah dans le sud du Yémen ont conduit à une vague de mécontentement dans les régions où ils s’étaient déployés. De sorte que certains milieux arabes décrivent la présence des Saoudiens et des Émiratis au Yémen comme l’occupation des territoires palestiniens par Israël », a-t-il noté.
« En effet, après la menace d’Ansarullah de transformer le paradis économique des Émirats en enfer et le survol des drones du mouvement au-dessus des aéroports de Dubaï et d’Abou Dhabi, Mohammed ben Zayed, prince héritier émirati, s’est rendu compte du coût exorbitant de la guerre au Yémen. Les demandes de retrait de la guerre au Yémen augmentent, Abou Dhabi redoutant d’être, comme Riyad, la cible des attaques d’Ansarullah », a-t-il expliqué.
« Une guerre sur le territoire émirati serait le cauchemar des dirigeants Al Nahyan et Al Maktoum. Car l’économie du pays s’appuie sur la stabilité. Toute guerre qui s’y déclencherait détruirait son commerce international, faisant fuir les ouvriers étrangers et les touristes et paralysant l’exportation du pétrole », a-t-il expliqué.
Yaron Friedman conclut que l’échec de l’Arabie saoudite au Yémen constitue une leçon : les frappes aériennes ne sont pas suffisantes pour faire plier l’ennemi. Malgré la supériorité de ses bombardiers, Israël devrait donc éviter de commettre la même erreur que les Saoudiens, empêtrés dans la guerre au Yémen. Israël est aujourd’hui seul face au Hezbollah, comme le sont les Saoudiens face aux combattants d’Ansarullah.
Ansarullah a menacé de poursuivre ses attaques contre les sites saoudiens tant que la coalition pro-Riyad n’aura pas mis fin à ses agressions contre le Yémen.
Source: Avec PressTV