Le président palestinien Mahmoud Abbas a annoncé jeudi que l’Autorité palestinienne va cesser de respecter les accords avec Israël, sur fond de tensions accrues.
« Nous annonçons la décision de la direction (palestinienne) de ne plus appliquer les accords signés avec Israël », a-t-il déclaré lors d’un discours à Ramallah.
Des responsables palestiniens avaient menacé dans le passé de cesser d’appliquer les accords avec ‘Israël’, mais c’est la première fois que M. Abbas l’annonce lui même de manière aussi directe.
Il a ajouté que la direction palestinienne allait mettre en place immédiatement un comité chargé d’étudier comment mettre en oeuvre cette décision.
Israël et l’Autorité palestinienne sont liés par des accords bilatéraux dans des domaines allant de la gestion de l’eau à la sécurité en Cisjordanie occupée.
Le Conseil palestinien avait approuvé en 2015 la fin de la coopération sécuritaire mais le vote était resté lettre morte.
La coopération entre services de sécurité palestiniens et israéliens passe pour avoir permis de déjouer des dizaines d’opération anti-occupation.
Les relations entre le gouvernement de M. Abbas, basé en Cisjordanie occupée, et les autorités d’occupation israéliennes se sont dégradées au cours des derniers mois.
Bras de fer
Cette semaine, Mahmoud Abbas a condamné les démolitions de logements de Palestiniens par l’occupation au sud de Jérusalem AlQuds occupée, affirmant qu’elles constituent une « dangereuse escalade contre le peuple palestinien sans défense ».
Ces destructions « peuvent seulement être qualifiées de nettoyage ethnique et de crime contre l’humanité », a ajouté jeudi M. Abbas. La direction palestinienne avait précédemment demandé que le Conseil de sécurité de l’Onu examine la situation à Wadi al-Hummus et annoncé son intention de saisir la Cour internationale de justice.
L’armée d’occupation israélienne a démoli, lundi 22 juillet, plusieurs bâtiments situés près de la clôture de sécurité à Wadi al-Hummus. Cette opération a été condamnée par plusieurs pays.
Les habitants de Sour Baher ont dit craindre que 100 autres bâtiments de leur quartier ne soient également menacés dans un avenir proche.
Le bras de fer est aussi financier.
En février, ‘Israël’ avait annoncé le blocage de 500 millions de shekels (122 millions d’euros) sur le montant total reversé à l’Autorité palestinienne au titre de la TVA et des droits de douane prélevés par l’entité sioniste sur les produits importés par les Palestiniens.
Cette sanction avait été imposée en réponse au versement par l’Autorité palestinienne d’allocations aux familles des martyrs et des détenus palestiniens.
Mahmoud Abbas avait alors refusé de toucher une quelconque somme due au titre de ces droits de douane de la part de l’entité sioniste tant que ces fonds étaient incomplets, laissant l’Autorité palestinienne face à une grave crise financière.
Ces taxes représentent 65% des recettes de l’Autorité palestinienne.
Les négociations de paix entre Israéliens et Palestiniens autour de la solution dite à deux Etats –israélien et palestinien sont au point mort.
Sources: AFP + Sputnik