Un mois après son arraisonnement officiel, le pétrolier iranien Grace 1 a quitté Gibraltar.
Il avait été saisi le 4 juillet par les forces britanniques au motif qu’il a d’enfreint les sanctions imposées unilatéralement par l’UE à la Syrie.
Certaines sources avaient prétendu que le pétrolier transportait des armements, mais le gouvernement local de Gibraltar, après avoir procédé à des tests minutieux en laboratoire, a confirmé que le pétrolier Grace 1 transportait bien du pétrole iranien.
Pour la première fois un responsable européen révèle les réelles raisons de cette interception.
Le ministre espagnol des Affaires étrangères par intérim, Josep Borrell, dont le pays revendique à la Grande bretagne le mont de Gibraltar, a affirmé qu’il avait été arrêté à la demande des États-Unis, lesquels cherchaient depuis longtemps à limiter les exportations de pétrole iranien.
2ème refus de la demande américaine
Avant sa libération, les Etats-Unis ont tenté une nouvelle manœuvre pour faire perdurer sa saisie.
Le 15 août, quelques heures avant la décision de la Cour de Gibraltar, le ministère américain de la Justice avait demandé à saisir le Grace 1. Dans un communiqué, le département d’État américain a déclaré que les États-Unis avaient déterminé que le pétrolier iranien venait en aide aux Gardiens de la Révolution islamique.
Selon l’AFP, les autorités du « Rocher » Gibraltar ont rejeté ce dimanche cette demande.
« En vertu du droit européen, Gibraltar est dans l’impossibilité de prêter l’assistance demandée par les Etats-Unis », a précisé Gibraltar dans un communiqué.
Et de poursuivre en expliquant : «le régime des sanctions de l’Union européenne est fondamentalement différent de celui des Etats-Unis », souligne le communiqué. De plus, la réglementation européenne « interdit spécifiquement d’appliquer certaines lois américaines », dont celles sur les sanctions contre l’Iran.
Selon l’AFP, c’est la deuxième fois que le territoire britannique rejette une demande d’assistance américaine dans cette crise qui oppose Washington, Téhéran et Londres depuis l’arraisonnement du Grace 1.
Démentant que le navire fasse route vers la Syrie, Téhéran avait saisi quinze jours plus tard un pétrolier britannique, le Stena Impero, dans le détroit d’Ormuz.
Changements logistiques
Le Grace 1 n’a toutefois pu quitter le détroit qu’après certains changements logistiques.
« Le navire procède à des changements logistiques nécessaires qui ont retardé le départ », avait déclaré le directeur général d’Astralship, Richard De la Rosa, à l’agence Associated Press.
Un nouvel équipage lui a été administré et dépêché, et son nom a été changé.
« Le changement de nom du pétrolier s’explique tout bonnement par le fait que le Panama a retiré son pavillon de Grace 1. Le pétrolier a changé de nom et appareille sous pavillon iranien », a affirmé ce dimanche l’ambassadeur iranien à Londres, selon Press TV.
Adrian Sea sera désormais conduit par des ressortissants indiens et ukrainiens embauchés par les gestionnaires indiens du navire.
Toujours selon l’ambassadeur iranien, le pétrolier n’était soumis à aucune sanction car il s’agit d’un pétrolier iranien, sa cargaison appartenant à la société pétrolière iranienne.
Alors que le gouvernement du détroit a indiqué avoir reçu la promesse écrite de l’Iran qu’il n’enverra pas ses barils en Syrie, le porte-parole de la diplomatie iranienne a affirmé tout le contraire.
Selon l’agence russe Sputnik, le pétrolier a été vu ce dimanche en train de se diriger vers la Méditerranée.
Source: Divers