Le Premier ministre libanais Saad Hariri a rejoint le chef de l’Etat libanais en affichant une position qui soutient la nécessité d’une riposte aux récentes agressions israéliennes.
Lors de la séance ministérielle de ce mardi 27 août, il a condamné l’attaque aux deux drones perpétrée dans la banlieue sud de Beyrouth à l’aube du dimanche 25 août. Et ce n’est pas tout.
Il a répliqué sèchement au ministre des Affaires sociales, Richard Kayomijiane, un proche du parti des Forces libanaises, qui lui a fait remarquer « qu’il n’est pas permis que la décision de la guerre et de la paix soit entre les mains d’un protagoniste ni du Hezbollah ».
« Peux-tu me le permettre aujourd’hui, Israël est l’agresseur et il menace la stabilité et l’économie et il faut le dissuader », lui a-t-il taclé, a rapporté la chaine de télévision libanaise NBN.
Les ministres du Hezbollah dans le cabinet libanais ont chaleureusement salué la position du Premier ministre la qualifiant de « nationale et avancée », a souligné cette télévision.
Selon la correspondante d’al-Manar, M. Hariri avait durant cette rencontre ministérielle estimé qu’Israël, via son attaque contre la banlieue du sud aspire à changer les règles de confrontation.
Une position similaire a été exprimée par le Conseil suprême de défense au Liban qui a lui aussi condamné l’attaque israélienne dans la banlieue sud, insistant sur « le droit du Liban à se défendre et sur l’unité nationale ».
Le lundi 26 août, le chef de l’Etat libanais Michel Aoun avait dénoncé cette offensive, la qualifiant de « déclaration de guerre » et estimant que le Liban se trouve désormais dans son plein droit de riposter.
Dans son discours le dimanche 25 août, le numéro un du Hezbollah sayed Hassan Nasrallah a promis que la résistance allait riposter aussi bien à l’attaque aux drones dans la banlieue sud qu’au raid israélien perpétré dans la banlieue de Damas contre un centre du Hezbollah et au cours duquel deux éléments sont tombés en martyrs. Il a averti les soldats israéliens à la frontière avec le Liban de rester sur leur garde.
Mise en garde de Netanyahu
Ces positions interviennent alors que les Etats-Unis exercent des pressions énormes sur les dirigeants libanais pour empêcher la riposte du Hezbollah.
Selon le journal libanais al-Akhbar, le secrétaire d’état américain Mike Pompeo tente de persuader Beyrtouth qu’Israël ne veut pas changer les règles du jeu. Les américains tentent de propager que les Israéliens n’avaient nullement l’intention de perpétrer un acte d’agression contre la banlieue sud et que ce qui s’est passé est qu’un drone qui effectuait un travail de reconnaissance routinier a rencontré un problème alors un autre drone a été dépêché pour le bombarder, rapporte le quotidien libanais.
Toujours selon ce dernier, Pompeo a transmis à Beyrouth un message de la part du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dans lequel il menace de « riposter durement au Liban au cas où l’organisation terroriste du Hezbollah effectue un acte contre Israël ». Ajoutant qu’Israël ne va pas distinguer entre le Hezbollah et le Liban.
Ce mardi, Netanyahu a adressé en personne un message à S. Nasrallah et au chef de l’unité d’élites Al-Quds au sein du Corps des Gardiens de la révolution, le général Qassem Souleimani qui a qualifié les agressions israéliens d’insensées et « les dernières tentatives du régime sioniste ».
« Je veux lui dire (à sayed Hassan Nasrallah) et à l’Etat libanais, qui héberge cette organisation dont le but est de nous détruire (…): prenez garde à ce que vous dites et surtout à ce que vous faites », a-t-il déclaré lors d’une conférence à Jérusalem al-Quds occupée.
Selon la radio israélienne, Netanyahu a accusé l’Iran de travailler sur plusieurs fronts « pour perpétrer des attaques terroristes nuisibles contre Israël ».
Les Israéliens sur l’expectative
Sur la frontière entre le Liban et la Palestine occupée, les soldats israéliens ne sont toujours pas visibles, a rapporté le correspondant d’Al-Manar. Et les patrouilles israéliennes sont aussi totalement absentes.
Dans les milieux politique et militaires, ils sont unanimes que la riposte du Hezbollah aura lieu tôt ou tard.
Un chroniqueur du quotidien israélien Haaretz, Amos Harael a signalé que les appréciations en Israël estiment que « Nasrallah est sérieux » et « qu’il va riposter en Syrie et au Liban ».
Une source haut-placée dans l’armée syrienne a confié à la chaine de télévision israélienne 11 que la riposte du Hezbollah aura lieu dans la Galilée et qu’elle visera des cibles militaires et non civiles.
La radio de l’armée israélienne a pour sa part rapporté la position d’un ex- président du conseil de la Sécurité nationale, Jacob Najel, selon lequel « ce qui se passe au Liban est lié à l’Iran, à la Syrie et à l’Irak ».
Source: Divers