Face à un État syrien gagnant, à une Russie et à un Iran qui ne lâchent pas leur allié, que comptent faire les États-Unis?
Selon le journal libanais Al-Akhbar, avec l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, le Pentagone a ordonné, le 27 décembre 2016, une intervention plus vaste en Syrie sous prétexte de lutter contre Daech. De même, un autre plan destiné à créer des zones démilitarisées en Syrie et à faciliter l’entrée directe des forces américaines dans les conflits a été mis en place.
Al-Akhbar souligne ensuite que la nouvelle mission de l’armée américaine est fondée sur quatre principes :
– La consolidation de l’hégémonie américaine sur fond de tentatives destinées à contrer l’Iran et la Russie dans leurs efforts destinés à une normalisation de la situation en Syrie.
– L’appui sur une opération militaire limitée, sur des raids aériens et des activités de renseignement ainsi que sur l’opération spéciale et le refus d’intervention terrestre d’envergure en vue de prévenir une grande perte en vie humaine.
– Faire équiper les forces terrestres alliées et leur accorder des cours de formation militaire et des services logistiques pour qu’elles se transforment en un instrument pour lutter contre le gouvernement syrien et former une alliance des alliés de Washington en Syrie.
– Renforcer la présence militaire américaine pour assiéger la Syrie et contrôler ses puits de pétrole.
D’après le journal libanais, par le déploiement de leurs troupes dans la région, les États-Unis cherchent à contrôler la zone dite « Bouclier de l’Euphrate » située entre l’Euphrate de l’est à l’ouest et qui était déjà occupée par Daech. Cette région est riche en ressources pétrolières et les États-Unis ambitionnent d’en prendre le contrôle pour l’utiliser comme levier de pression lors de futures négociations politiques pour réaliser leurs propres intérêts économiques.
En outre, ajoute Al-Akhbar, cette région relie la Syrie à l’Irak et c’est pourquoi les USA ont tenté d’empêcher toute coordination entre les armées irakienne et syrienne ou encore la réouverture du point de passage Abou Kamal/Qaëm et la création d’un point de passage terrestre depuis l’Iran jusqu’à l’Irak, la Syrie et le Liban.
L’article d’Al-Akhbar souligne que les États-Unis n’ont ménagé aucun effort pour répondre à leurs exigences. Parmi ces stratégies figure celle de guerre par procuration visant à réaliser le « projet du nouveau Moyen-Orient » dans la région ; par un tel projet, la Maison Blanche a tenté de changer le gouvernement syrien, de détruire les infrastructures économique, militaire et politique du pays et de démembrer la Syrie sur fond des principes sectaires.
Les États-Unis ont également déployé leurs forces en Syrie sous prétexte de combattre Daech, tout en essayant de créer plusieurs bases militaires, pour ainsi préserver leur présence dans ce pays et contrecarrer les efforts de l’Iran et de la Russie.
Dans le cadre de cette même stratégie, Washington a établi des bases militaires dans le sud-est de la Syrie, à partir de l’est de l’Euphrate à proximité d’al-Tanf jusqu’aux puits de pétrole d’al-Ramilan. Les forces américaines ont été installées à Hassaké, Deir ez-Zor, Alep et Raqqa.
Le déploiement des forces américaines semble avoir comme objectif d’entourer complètement les régions pétrolières et gazières de la Syrie. Les États-Unis ont établi une base stratégique dans la région d’al-Tanf, car ils suivent l’objectif important de fermer les points de passage utilisés par les alliés de la Syrie.
Al-Akhbar estime que depuis le début de la guerre en Syrie, Washington semble avoir cherché à punir la Syrie pour avoir adhéré à l’axe de la Résistance et soutenu la cause de la Palestine et pour être restée indépendante vis-à-vis des États-Unis. La Maison Blanche tente de faire de la Syrie un gouvernement « neutre » qui ne représente pas de menace pour Israël et qui participe aux décisions régionales importantes.
« En raison de ses liens privilégiés avec Washington, la Turquie a également saisi l’occasion et a cherché à occuper des parties du territoire syrien. L’occupation turque a eu lieu avec le soutien à une partie des opposants au gouvernement Assad. La Turquie, de concert avec les États-Unis, s’efforce donc de créer une zone tampon et elle agit de plus en plus de synergie avec les USA. Ce plan est l’un des piliers de la stratégie américaine dans la région de l’est de l’Euphrate. Reste à savoir si tous ces stratagèmes suffisent pour inverser la donne et à faire aboutir ses projets condamnés par avance », conclut le journal.
Source: Press TV