Une jeune femme à la double nationalité australienne et britannique a été condamnée en Iran à 10 années de prison ferme pour espionnage en profit d’Israël.
Selon les médias iraniens, l’espionne Kylie Moore-Gilbert a été recrutée par le Mossad afin de collecter des informations sur les activités régionales de l’Iran et plus précisément sur celles de l’opposition bahreïnie.
Elle encourait la peine capitale mais a finalement été condamnée à 10 années de prison.
Une couverture scientifique
Selon une source juridique iranienne, elle a profité de sa couverture scientifique pour ses activités d’espionnage. Spécialiste du Moyen-Orient à l’Université de Melbourne, surtout sur les pays du Golfe, et conférencière dans les études islamiques, ses recherches étaient axées sur le Bahreïn.
Elle est aussi membre de plusieurs organisations : la Ligue des sciences politiques et internationales, l’Association du Golfe et de la péninsule arabique, l’Association des études politiques australiennes et l’Association australienne des études islamiques.
Elle était venue en Iran en 2018 pour participer à une rencontre à l’Université des religions et des confessions dans la ville sainte de Qom.
Etant restée comme touriste quelques jours supplémentaires après, elle a été arrêtée en septembre 2018, à l’aéroport de Téhéran.
Durant son interrogatoire, elle a avoué avoir été recrutée par le Mossad à travers son mari qui est lui-même un officier israélien d’origine russe, se présentant sous l’appellation Russ Slan.
Moore-Gilbert a dit avoir fait sa connaissance à la faculté des études orientales et africaines de l’Université de Londres.
Ayant appris l’hébreu, elle a suivi en Israël un entrainement dans le domaine des renseignements et de l’espionnage, et a participé à une session dans le centre de Herzlia. Selon ses dires, elle est étroitement liée à l’Institut des études de sécurité nationale, qui relève de l’autorité des deux institutions sécuritaires et militaire israéliennes. Elle a aussi appris le perse en Australie.
Moore-Gilbert a raconté avoir fait la connaissance d’un officier bahreïni en 2016 qui lui a demandé de se rendre en Iran et lui a conseillé d’apprendre l’arabe.
Espionner l’opposition bahreïnie
Sa mission en Iran consistait à faire la connaissance des opposants bahreïnis dans ce pays et à collecter des informations sur eux. Elle se devait aussi de savoir par quel moyen le soutien financier pouvait parvenir au Bahreïn, via ces opposants. Elle devait évaluer l’impact des sanctions américaines sur l’Iran sur ces opposants et collecter des informations sur les groupuscules chiites actifs dans la guerre en Syrie.
Depuis son arrestation, sa libération a fait l’objet de tractations avec les autorités australiennes qui ont proposé en échange la libération d’une femme iranienne Mme Godskani, accusée de trafic de technologie en direction de l’Iran. Cette dernière a été expulsé aux Etats-Unis où elle purge une peine de 27 mois.
L’Iran a refusé cette proposition, suggérant à la place un échange avec des détenus dans une prison arabe, sans préciser sa nationalité.
Le Premier ministre britannique Boris Johnson s’est lui aussi interféré pour obtenir la libération de cette espionne. Sous prétexte que son pays s’inquiète du sort de citoyens détenant la double nationalité. Selon le Premier ministre iranien Mohamad Jawad Zarif, Londres a proposé de restituer des fonds iraniens bloqués en Grande Bretagne du montant de 400 millions de livres sterling en échange de la libération de « citoyens britanniques ayant la double nationalité ». Un terme utilisé sournoisement afin de de dissimuler les réelles raisons de leur emprisonnement en Iran : l’espionnage.
Source: traduit à partir du site Afaq