Le président turc Recep Tayyip Erdogan a réitéré samedi sa menace de lancer une opération « sur terre et dans les airs » en Syrie contre une milice kurde considérée comme « terroriste » par Ankara, mais alliée de Washington.
« Nous avons effectué nos préparatifs, achevé nos plans d’opération, donné les instructions nécessaires », a déclaré le président turc dans un discours télévisé, ajoutant que l’offensive pouvait commencer « aussi tôt qu’aujourd’hui, demain ».
« Nous conduirons cette (opération) sur terre et dans les airs », a-t-il ajouté, précisant qu’elle serait menée à l’est de l’Euphrate.
M. Ergodan avait affirmé mardi que la Turquie arrivait à bout de patience envers les Etats-Unis au sujet de la création d’une « zone de sécurité » dans le nord de la Syrie, prévue aux termes d’un accord conclu en août entre Washington et Ankara.
Il avait auparavant averti Washington que la Turquie lui donnait jusqu’à fin septembre pour des résultats concrets dans la mise en place de cette zone tampon où ont été effectuées des patrouilles communes américano-turques, faute de quoi elle déclencherait une opération contre la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG).
Fer de lance des Forces démocratiques syriennes (FDS), cette milice a été un partenaire clé de Washington dans la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI).
M. Erdogan a menacé à plusieurs reprises de lancer une offensive transfrontalière et a récemment déploré que les progrès avec Washington sur cette zone n’avancent pas comme le souhaite Ankara.
Outre éloigner les YPG de sa frontière, M. Erdogan espère pouvoir utiliser cette « zone de sécurité » pour y renvoyer jusqu’à 2 millions de réfugiés syriens.
Le président turc accuse les pays occidentaux de refuser délibérément de partager le fardeau des réfugiés syriens, alors que la Turquie en accueille 3,6 millions.
M. Erdogan avait annoncé le 21 septembre que les préparatifs étaient terminés en vue d’une opération turque en Syrie.
Si elle a lieu, cette opération serait la troisième menée par la Turquie en Syrie depuis 2016. La première visait l’EI en 2016 et la deuxième les YPG en 2018.
Source: AFP