Le Premier ministre démissionnaire Saad Hariri a appelé jeudi les organisations financières internationales à soutenir un plan de sauvetage d’urgence pour le Liban, confronté à une crise économique aigüe et agité depuis des semaines par un mouvement de contestation sans précédent.
Mercredi, les principaux soutiens internationaux du Liban réunis à Paris, dont la Banque mondiale et le Fonds Monétaire International (FMI), ont conditionné toute aide financière à la mise en place d’un gouvernement « efficace et crédible », qui engagera rapidement des réformes « d’urgence ».
Au cours d’échanges téléphoniques avec le président de la Banque mondiale, David Malpass, et la directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, « M. Hariri a souligné sa détermination à préparer un plan de sauvetage d’urgence pour résoudre la crise, en attendant la formation d’un nouveau cabinet capable de le mettre en oeuvre », selon un communiqué de son bureau.
« Il a discuté du soutien technique que la Banque mondiale et le FMI pourraient apporter pour rédiger ce plan », d’après la même source.
La situation économique et financière du Liban, très précaire, s’est encore dégradée ces dernières semaines, avec des restrictions bancaires croissantes, une pénurie de liquidités et de vives craintes d’une dévaluation de la monnaie nationale, la livre libanaise, indexée sur le dollar depuis 1997.
Selon son bureau, M. Hariri a aussi évoqué avec le président de la BM la possibilité pour cette institution « d’accroître sa contribution pour financer le commerce international vers le Liban », afin de faciliter les importations de biens de première nécessité.
La BM prévoit une récession en 2019 au Liban (-0,2%), dans un pays où environ un tiers des habitants vit sous le seuil de pauvreté, selon l’organisation.
Jeudi, l’agence de notation Fitch a de nouveau abaissé d’un cran la note de la dette du Liban, de « CCC » à « CC ».
Selon un communiqué de l’agence, cette dégradation reflète la probabilité « d’une restructuration de la dette par le gouvernement ou un défaut » de paiement, en raison de « l’incertitude politique, des contrôles de capitaux de facto et d’une confiance dégradée envers le secteur bancaire ».
Source: Avec AFP