L’ex-Premier ministre libanais Saad Hariri a vilipendé le prochain cabinet ministériel, quelques jours après la désignation de son successeur Hassan Diab.
Lors d’une rencontre avec des journalistes libanais ce mardi 24 décembre, il a argué qu’il sera le gouvernement de Joubrane Bassil, en allusion à l’ancien ministre des Affaires étrangères et chef du Courant patriotique libre.
Interrogé par l’un d’entre eux s’il était disposé à réviser ses calculs gouvernementaux au cas où M. Diab n’arrive pas à former le cabinet, il a répondu : « que Joubrane Bassil aille se débrouiller tout seul. Je ne peux pas travailler avec des gens pareils. Sauf s’ils se modèrent. Leur discours est raciste et communautaire et leur comportement enfreint la Constitution. Ils estiment que c’est un point de vue et c’en est pas un ».
Il a suivi : « depuis le début j’ai accepté et j’ai participé au compromis dans l’intérêt du pays et pour éviter la vacance qui le menaçait. Que personne n’aille croire que c’est lui qui m’a apporté. J’ai rencontré le Hezbollah pour éviter la discorde entre sunnites et chiites. Et ceci m’a coûté beaucoup de critiques de la part de ma rue et de mes proches. J’ai souvent payé le prix de ma modération ».
Hariri a répondu aussi aux mises en garde du chef du législatif Nabih Berri qui lui a demandé de ne pas jouer avec le feu.
« Je ne joue pas avec le feu. Ceux qui jouent avec le feu sont connus. Moi je paie le prix pour éteindre le feu. Ce sont les autres qui ont joué avec le feu lorsqu’ils ont perturbé la présidence de la république, et le Parlement et entravé la formation des gouvernements. Lorsque le conflit communautaire entre sunnites et chiites s’est attisé, Berri sait très bien que j’ai œuvré avec lui pour l’éteindre. Je ne le regrette pas. J’ai préservé la stabilité du pays »
Depuis la nomination de Diab comme Premier ministre, les partisans du courant du Futur, parti de M. Hariri, descendent toutes les nuits dans les rues pour réclamer son retour. Sachant que c’est lui qui a refusé les demandes incessantes de la part du Hezbollah et du mouvement Amal de se porter candidat. Hariri insiste pour désigner à sa guise les ministres du gouvernement sous couverture qu’ils seront exclusivement des technocrates.
Devant les journalistes, il a assuré ne pas regretter d’avoir démissionné. « Je me sens beaucoup plus à l’aise qu’avant. La présidence se doit d’être au service )des autres, ndlr). Et si on ne trouve pas avec qui sauver le pays, la démission est la solution ».
Selon l’ANI, l’ancien Premier ministre a dit aussi : « je n’accepterai pas qu’on diabolise les Sunnites et qu’on les accuse d’avoir pillé le pays. Et ce n’est pas moi qui ai nommé le Premier ministre désigné. Il n’a aucune couverture, ni aucune confiance en cas de besoin ».