L’accusation a assuré jeudi 23 janvier, au troisième jour du procès historique de Donald Trump devant le Sénat américain, que le président méritait d’être destitué parce qu’il s’était pris « pour un roi ».
Au lendemain d’une séance consacrée à exposer les faits, les procureurs démocrates se sont évertués à démonter les arguments avancés dans les médias par les défenseurs du président, qui ne se sont pas encore exprimés à la barre.
Compte tenu de la majorité républicaine au Sénat (53 sièges sur 100), les élus démocrates n’ont quasiment aucune chance de gagner le procès, mais ils espèrent marquer les esprits des électeurs à dix mois de la présidentielle.
D’emblée, l’élu de la Chambre des représentants Jerry Nadler a accusé le locataire de la Maison Blanche d’avoir eu une conduite « mauvaise, illégale et dangereuse ».
Le président a commis un « abus de pouvoir » en demandant à l’Ukraine d’annoncer une enquête sur Joe Biden, son adversaire potentiel à la présidentielle du 3 novembre, afin de « le mettre à genoux », a plaidé M. Nadler.
Pour parvenir à ses fins, le milliardaire « est allé plus loin » en gelant une aide militaire cruciale pour ce pays en conflit avec la Russie, a poursuivi l’élu de New York, un ennemi de longue date du milliardaire.
Pour lui, « la destitution est la réponse ultime de la Constitution à un président qui se prend pour un roi ».
Le procès est encadré par des règles strictes: les élus doivent être présents aux audiences, abandonner leurs téléphones portables et rester silencieux « sous peine d’emprisonnement », comme leur rappelle chaque jour le « sergent d’armes » du Sénat.
Dans une série de tweets vengeurs, Donald Trump a accusé les « démocrates et Schiff le fourbe » de se livrer à une présentation « pleine de mensonges et de déformations de la réalité ».
Au total, l’accusation dispose de 24 heures sur trois jours pour défendre son dossier. A partir de samedi, ce sera le tour de la défense, pour la même durée.
Puis les deux camps auront seize heures pour répondre aux questions posées par les sénateurs, par écrit.
Ils devront ensuite décider, à la majorité simple, s’ils veulent prolonger l’exercice, en convoquant de nouveaux témoins comme le réclame l’accusation.
Sinon, ils passeront au vote sur la culpabilité du président. Il faudrait une majorité des deux tiers (67 voix) pour le destituer, un seuil a priori inatteignable.
Source: Avec AFP