L’ancien ministre irakien des Télécommunications Mohammed Allawi a annoncé samedi sur Twitter avoir été nommé Premier ministre par le président Barham Saleh, après des semaines de crise pour choisir un chef du gouvernement.
Selon le site d’informations irakien al-Maalomah, il a été porté candidat à ce poste en vacance depuis deux mois par le bloc al-Fatah, le plus grand bloc parlementaire. Comme le dicte la Constitution irakienne.
« Les blocs parlementaires se sont entendus sur la candidature de Mohamad Toufik Allawi au poste de Premier ministre parce qu’il est le plus approprié pour cette étape », a déclaré le député du bloc al-Fatah, Mahdi Taqi.
« La mission de Allawi après sa désignation officielle consistera à choisir un cabinet formés de ministres honnêtes, à fixer la date des élections anticipées et à les gérer avec transparence », a-t-il ajouté.
Tous les blocs sunnites, chiites et kurdes sont d’accord pour la candidature de Allawi à l’exception des deux ex-Premiers ministres Nouri al-Maliki et Ayyad Allawi, a précisé pour sa part un autre député irakien, Mohamad al-Khalidi.
Selon ce dernier, tous les blocs ont aussi convenu de ne pas s’ingérer dans la mission de Allawi de nommer les ministres de son cabinet.
Et le courant sadriste
Le courant sadriste qui forme l’une des forces politiques les plus importantes en Irak fait partie de ceux qui ont salué la nomination de Allawi, l’invitant à convoquer des élections dans les plus brefs délais.
« Nous espérons que Allawi ne se pliera pas aux pressions internes et externes et qu’il organisera des éléctions le plus vite possible… Si Allawi a besoin d’un soutien pour le renforcer d’une manière indépendante, le peuple et moi sommes prêts à le faire », a déclaré le chef de ce courant le religieux influent Moqtada Sadr.
Ses partisans ont été vus ces derniers jours réinvestir les places des rassemblements après les avoir évacués au lendemain de l’assassinat du numéro deux du Hachd al-Chaabi Abou Mahdi al-Mohandes, au côté du général iranien Qassem Soleimani, le 3 janvier dernier.
Salué par les USA
M. Khalidi a précisé que Allawi a été officiellement désigné par le président Barham Saleh. Alors que la présidence de la république avait annoncé que la désignation de Allawi devrait se faire dans un communiqué officielle.
Selon al-Maalomah, les Etats-Unis ont eux aussi salué la nomination de Allawi, par la voix de leur émissaire en Irak Brett McGurk selon lequel « Allawi mérite le soutien américain total et anticipé ».
Cette désignation intervient deux mois après la démission de son prédécesseur Adel Abdel Mahdi début décembre, alors que le délai pour nommer le Premier ministre était sur le point d’expirer.
Selon l’AFP, une partie des manifestants avait toutefois rejeté ces derniers jours le nom de M. Allawi, pressenti pour être choisi pour former le gouvernement.
L’Irak fait depuis le mois d’octobre dernier l’objet de manifestations qui ont été émaillées de violences meurtrières, au cours desquelles des manifestants et des policiers ont été tués.
Poursuivez les manifestations
Dans une vidéo publiée sur Twitter, M. Allawi, 65 ans, a indiqué avoir été nommé par M. Saleh pour former un nouveau gouvernement et qu’il tiendrait en compte les demandes des manifestants.
« Après avoir été nommé (…) pour former un nouveau gouvernement, j’aimerais m’adresser à vous en premier », a-t-il dit en dialecte irakien, s’adressant aux protestataires, rapporte l’AFP.
« Je vous demande de poursuivre les manifestations, car si vous n’êtes pas avec moi, je serai seul et je ne pourrai rien faire », a-t-il indiqué.
« Si les blocs politiques tentent de m’imposer leurs candidats, je sortirai, viendrai vous parler, et je rejetterai cette nomination », a-t-il ajouté.
Selon la Constitution, M. Allawi a un mois pour former son cabinet, qui devra être approuvé par un vote de confiance au Parlement.
Source: Divers