Le Président algérien a accusé deux offices nationaux d’avoir favorisé l’importation de blé et de maïs au profit de lobbies et au détriment de la production locale, a rapporté l’agence russe Sputnik.
Ces deux offices sont d’après M. Abdelmadjid Tebboune, l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) et l’Office national des aliments du bétail (ONAB).
L’Algérie importe de grandes quantités de maïs et de blé, «alors qu’il est possible de les produire au niveau national», a déclaré M. Tebboune, selon le site d’information algérien Maghreb Émergent.
Selon lui, l’OAIC et l’ONAB décourageaient toutes les initiatives de production locale de blé et de maïs, en «exigeant aux agriculteurs de leur livrer leurs marchandises par leurs propres moyens à des centaines de kilomètres».
Tebboune a affirmé que «cette situation est maintenue par des lobbies qui essayent de faire pression pour faire durer les importations de ces produits et les surfacturer».
Le chef de l’État algérien a aussi déploré une surfacturation des importations couvrant près «de la moitié des exportations» algériennes annuelles de pétrole.
Durant les 20 années au pouvoir du Président déchu Abdelaziz Bouteflika, l’Algérie a dépensé plus de 1.000 milliards de dollars, selon les chiffres annoncés par l’ex-Premier ministre Ahmed Ouyahia, actuellement en prison pour des affaires de corruption, et dont une bonne partie a servi aux opérations d’importations. Ces dernières, à titre d’exemple, sont passées de neuf milliards de dollars en 1999 à 57 milliards de dollars en 2013.
Dans une intervention donnée en 2015 au quotidien algérien El Watan suite au scandale connu sous le nom de SwissLeaks, Ali Benouari, ancien ministre algérien du Trésor et expert international en finances, avait affirmé que «les estimations des fonds placés à l’étranger, liés à la corruption et à la surfacturation, dépasseraient les 100 milliards de dollars depuis le début des années 2000, tandis que les fortunes algériennes établies à l’étranger seraient de près de 200 milliards de dollars».