Alors que la France et plusieurs pays européens ont mis sur pied fin décembre une mission de surveillance dans le détroit d’Ormuz pour éviter un accrochage avec les Gardiens de la révolution iranienne, des dérapages surviennent malgré tout. Des experts témoignent cependant du fait que certains sont faussement imputés à l’Iran, selon Le Figaro.
Une mission internationale de surveillance maritime a été mise sur pied dans le détroit d’Ormuz dans le but d’apaiser les tensions et de renforcer la sécurité commerciale et énergétique, toutefois des incidents surviennent parfois bien que l’Iran n’y soit pour rien, rapporte Le Figaro.
Un de ces incidents a eu lieu en 2015, lorsque les Iraniens ont tiré des roquettes contre un bateau américain. Un diplomate à Dubaï a confié au journal qu’une seule partie de l’histoire avait alors été révélée au grand public.
«Dans la communication publique qui suivit l’incident, les Américains n’avaient raconté que la deuxième partie de l’histoire, celle sur les roquettes tirées contre leur bateau, oubliant de préciser que c’étaient eux qui avaient usé de leurres contre les Iraniens qui s’étaient approchés assez près du navire américain, mais ils avaient le droit d’être à 20 mètres puisqu’ils étaient chez eux», a raconté le diplomate.
Un autre incident remonte au 13 juin 2019, le jour où le Premier ministre japonais rendait visite à l’ayatollah Khamenei et où un tanker nippon a été visé par des tirs. Donald Trump avait alors aussitôt déclaré que «c’est signé par l’Iran».
Un expert en sécurité français et un diplomate français au Moyen-Orient démentent ces accusations.
«L’attaque d’un tanker japonais, le 13 juin dernier, a été perpétrée par des mercenaires étrangers recrutés par un pays du Golfe et non par les Gardiens de la révolution», assure un expert en sécurité français dans la région.
«C’était le jour où Shinzo Abe, le Premier ministre japonais, rendait visite au guide suprême iranien, porteur d’un message de Donald Trump. Cela n’avait pas de sens que l’Iran discrédite un pays ami comme le Japon», ajoute le diplomate.
En juillet 2019, la France, l’Italie et le Danemark avaient donné leur feu vert de principe à une proposition britannique visant à créer une mission navale européenne pour sécuriser la navigation dans le détroit d’Ormuz. L’Iran avait qualifié cette initiative de «message hostile».
Les États-Unis et l’UE ont appelé au déploiement de navires dans le golfe Persique à la suite d’une série d’attaques contre des pétroliers au début de l’année. Plusieurs pétroliers appartenant au Japon, à la Norvège, aux Émirats arabes unis et à l’Arabie saoudite avaient été attaqués lors d’incidents distincts en mai et en juin.
Fin décembre, l’envoi d’une mission de patrouille a été approuvé par le gouvernement japonais. La décision a été prise suite aux attaques contre des pétroliers, dont un japonais.
Source: Sputnik