Trois sachets bleus à la frontière entre le Liban et la Palestine occupée ont mobilisé les forces israéliennes. Ils étaient déposés à proximité des trois entailles découvertes quelques heures plus tôt à la clôture qui sépare les deux pays.
A l’est du village libanais Maïs al-Jabal, selon le correspondant de notre chaine al-Manar, Ali Choeb.
Un char, des drones et des robots
Dans son reportage réalisé dimanche 19 avril, il assure que l’affaire des sacs d’ordure n’était que l’ultime épisode d’une journée bien chargée pour l’armée d’occupation. Elle avait commencé lorsque les soldats israéliens ont découvert, dans la nuit de vendredi à samedi que la clôture électronique avait été ciselée dans trois endroits différents, sans qu’ils ne s’en rendent compte.
« Dans un premier moment, un char Mirkava a été dépêché sur le lieu et son canon a été pointé vers l’emplacement des sacs », rapporte le correspondant d’al-Manar.
Par la suite, poursuit-il, c’est un petit drone qui a été envoyé.
Et puis des soldats ont fait leur apparition par derrière les rochers, avec une équipe de la Force intérimaire des Nations unies pour le Liban (Finul). En même temps un drone de reconnaissance de type Hermez 455 survolait la région.
Finalement, ce sont des robots qui ont été envoyés, pour dégager les sachets, l’un après l’autre comme le montre le reportage.
« Dans le premier sachet, il n’y avait qu’une boite en carton vide. Pour le second, les forces de l’ennemi ont expédié un robot plus grand. Il s’est avéré qu’il contenait une partie d’un aspirateur en panne. Par la suite, les militaires ont tiré sur le troisième sachet qui contenait une bouteille d’eau vide », raconte Choeb.
Une fois les sacs évacués, les militaires se sont déployés avec une équipe de génie qui s’est mise à rétablir les dommages de la clôture. Le correspondant d’al-Manar a filmé toute la scène.
Selon les observateurs israéliens, c’est le Hezbollah qui est derrière les trois entailles perpétrées dans la clôture électronique. Il s’agit selon eux d’une riposte au raid qui a bombardé le mercredi 14 avril une voiture civile stationnée à Jdaïdet Yabous, le côté syrien du poste frontière avec le Liban. « Une voiture du Hezbollah », d’après les medias israéliens.
Ils peuvent atteindre les colonies
« Le message des trois trous provoqués dans la clôture frontalière est clair: Le Hezbollah a démontré une capacité tactique impressionnante, en atteignant des points cachés de nos postes de surveillance », a commenté le chroniqueur militaire de la chaine de télévision israélienne 13, Alon Ben David. Selon lequel il existe 1000 points d’observation israéliens tout le long de la frontière, sans compter ceux qui sont invisibles
Le message du Hezbollah consiste à dire qu’il est capable d’atteindre les colonies israéliennes situées dans cette zone, à savoir Metulla et Avivim, a-t-il conclu.
Le Hezbollah a réagi d’une façon différente
Selon le site d’information libanais « 180post », citant ses sources , « le Hezbollah qui a ignoré ce qui s’était passé le mercredi sur le sol syrien, sans rien annoncer, ni son bloc parlementaire, a décidé de réagir d’une façon différente ».
« Trois groupes se sont approchés simultanément de trois points de la clôture frontalière qui ont en commun qu’ils sont proches de trois rassemblements de colonies, Metulla, Yaftah et Avivim, pour y ouvrir trois failles. Ce qui nécessite l’utilisation d’appareils sonores. Et ce malgré des équipements de surveillance qui fonctionnent à longueur de journée et la présence de l’un des postes d’observation le plus important. Le système israélien n’a pu les détecter ».
Les millions de shekels ne sont pas la solution
Selon le chroniqueur militaire du site israélien Wala, Amir Bouhbout, une chose est sure. Les éléments du Hezbollah ont accompli leur mission « qui a duré longtemps » et se sont retirés vers leur poste sans être détecté.
« Les décisions de Nasrallah sont basées sur des renseignements subtiles pour réaliser des opérations tout au long de la frontière, dans le but d’étudier le type de réaction des soldats israéliens. Ceux-là qui arrivent à la frontière dans toute leur puissance, appuyés par des forces d’artillerie et un soutien aérien. De l’autre côté, ils agissent en lenteur sur tous les points de la frontière surtout dans les zones où les conditions topographiques sont difficiles » a fait remarquer Bouhbout.
« L’obstacle technique dans lequel des centaines de millions de shekels et de technologies avancées ont été investis n’est pas une solution à tous les scénarios », a-t-il déduit, selon la tradution du site 180post.
Discours de sayed Nasrallah
Cet évènement soulève d’innombrables questions, aussi bien du côté libanais qu’israélien. Les éléments du Hezbollah se sont-ils infiltrés vers les colonies?
Les Israéliens devraient le savoir, estime le site 180post, d’autant qu’il possède les moyens techniques qui leur permettent d’examiner le sol et de détecter les traces, mêmes celles qui reviennent à un petit animal rampant.
Et le Hezbollah aussi! Reste à savoir si le secrétaire général du Hezbollah sayed Hassan Nasrallah va répondre à ces questions.
Son prochain discours est prévu le mercredi 22 avril (20h30 heure locale).
Source: Divers