La coalition dirigée par l’Arabie saoudite a rejeté, lundi 27 avril, la déclaration d’autonomie des séparatistes pro-émiratis du sud du Yémen et exigé « la fin de toute action entraînant une escalade ».
« A la suite de l’annonce surprenante (…) du Conseil de transition du sud (STC, séparatistes), nous insistons à nouveau sur la nécessité de mettre en oeuvre rapidement l’accord de Ryad », a réagi cette coalition.
La décision des séparatistes complique le conflit mené par la coalition contre l’armée et les forces d’Ansarullah qui contrôlent une grande partie du nord dont la capitale Sanaa.
Malgré l’annonce de cette autonomie depuis Abou Dhabi, les Emirats arabes unis, à la fois membre majeur de la coalition et soutien traditionnel des séparatistes, ont désavoué cette déclaration d’autonomie, et exprimé leur confiance en l’Arabie saoudite.
Un accord de partage du pouvoir entre le gouvernement démissionnaire yéménite (pro-saoudien) et les séparatistes sudistes avait été signé en novembre dernier à Ryad.
Mais le STC a proclamé dimanche l’autonomie du sud du Yémen, en accusant le gouvernement démissionnaire de ne pas remplir sa part du contrat et de « conspirer » contre la cause sudiste.
En réaction, la coalition a affirmé qu’elle avait pris et continuerait de prendre « des mesures pratiques et systématiques pour mettre en oeuvre l’accord de Ryad… ».
« La coalition exige la fin de toute action d’escalade et appelle les parties à revenir à l’accord », a-t-elle ajouté.
« Tragédie humanitaire »
Alors que le Yémen traverse une grave crise humanitaire en raison de la guerre saoudienne lancée contre ce pays pauvre depuis 2015, au moins 21 personnes ont été tuées lors d’inondations ce mois.
Les Nations unies ont déclaré dimanche que plus de 100 000 personnes avaient été touchées par ces pluies torrentielles qui ont endommagé des routes, des ponts et le réseau électrique, et contaminé les réserves d’eau.
« D’innombrables familles ont tout perdu », a souligné Lise Grande, coordinatrice humanitaire des Nations unies pour le Yémen.
« Cette tragédie vient s’ajouter à la crise du Covid-19, qui vient s’ajouter à la pré-famine de l’année dernière, qui est venue s’ajouter à la pire épidémie de choléra de l’histoire moderne… », a-t-elle énuméré.
« La solution est claire: les parties au conflit doivent trouver le courage d’arrêter les combats et de commencer à négocier ».
La guerre saoudienne contre le Yémen a causé la mort des dizaines de milliers de civils yéménites. L’Arabie impose également un blocus terrestre, aérien et maritime contre ce pays le plus pauvre de la péninsule.
Source: Avec AFP