Le président de la République, Michel Aoun, a condamné, dimanche 7 juin, « toute atteinte aux symboles religieux de toutes les composantes de la famille libanaise », en régissant aux actes de violence qui ont eu lieu dans plusieurs régions dans la nuit de samedi à dimanche, après les agressions contre les commerces et les forces sécuritaires et militaires.
Le président a affirmé que « les fortes condamnations sont insuffisantes, notant que toute atteinte à un symbole religieux des communautés religieuses constitue une attaque contre toute la famille libanaise, dans la mesure où les Libanais assurent l’immunité nationale des uns aux autres », a rapporté l’agence officielle ANI.
« Notre force était et demeurera toujours dans notre unité nationale, quels que soient nos différends politiques », a affirmé le président Aoun.
S’adressant aux responsables politiques et religieux et à tous les Libanais sages ayant vécu les évènements de 1975-1976, il les a appelés à « assumer leurs responsabilités dans le but d’étouffer toute forme de discorde résultant de l’atteinte aux symboles religieux saints de certains. Cette discorde qui pourrait détruire le temple, au moment où tous les Libanais doivent mettre à l’écart tous les différends politiques dans le but de redresser la patrie de ses crises successives ».
Le chef de l’Etat a appelé à ce que les évènements de la nuit dernière soient « une sonnette d’alarme à tous, pour qu’ils réalisent que l’atteinte aux symboles religieux ne réalise aucune revendication juste, notant que les tensions sécuritaires ne seront dans l’intérêt d’aucune partie ».
Le pays a franchi samedi un tournant dangereux
Pour sa part, le commandement de l’armée a indiqué dimanche dans un communiqué que la veille, au moment où les unités de l’armée effectuaient leur mission de maintien de l’ordre et l’ouverture des routes bloquées par des protestataires, leurs éléments ont été la cible de jets de pierres et de feux d’artifice, blessant 25 d’entre eux.
Le communiqué a ajouté que les forces militaires ont arrêté 4 personnes, (un Syrien, un Palestinien et deux Soudanais), pour avoir mené des actes de sabotage durant les mouvements de protestation de samedi.
Le texte a affirmé que le pays a franchi samedi un tournant qui aurait pu le glisser dans un précipice périlleux et saper l’unité nationale et la paix civile, tout en creusant le clivage davantage.
Le commandement de l’armée a mis en garde contre le glissement dans la discorde, appelant à agir avec responsabilité et sagesse en préservation à l’unité nationale et afin de prévenir les pièges de la discorde.
Berri: Toute voix qui promeut la discorde est hébraïque
De son côté, le président de la Chambre, Nabih Berri, a commenté les évènements de la nuit dernière à Beyrouth et dans certaines régions.
« C’est la discorde qui apparait pour assassiner la patrie et sa paix civile. Cette discorde est plus grave que le meurtre. Maudit soit celui que la provoque », a-t-il dit, mettant en garde contre le glissement dans le feu de cette dissension de laquelle nul ne sera sauvé.
M.Berri a souligné que toute atteinte aux symboles religieux saints musulmans et chrétiens est condamnée, notant que toute action visant l’unité des Libanais, leur sécurité et stabilité est de nature israélienne.
« Toute voix qui promeut la discorde entre les fils de la patrie unie et de la religion est hébraïque, même si elle se prononce en arabe », a-t-il affirmé.
Le président de la Chambre a exprimé son estime à « tous les efforts sincères déployés par les responsables politiques, religieux, sécuritaires et militaires à tous les niveaux pour étouffer la discorde dans l’oeuf, exhortant les Libanais à s’armer de sagesse et de conscience, évitant de glisser dans les réactions qui compliquent les faits ».
Il convient de noter que quelques heures après l’échec des objectifs d’un rassemblement appelant au désarmement de la Résistance, certaines parties étrangères ont tenté d’allumer la mèche de la sédition confessionnelle. Le problème a éclaté, dans la nuit de samedi à dimanche 7 juin, quand on a rapporté sur les réseaux sociaux que des jeunes auraient insulté Aïcha, l’épouse du Prophète Mohammad (S).
Les instances religieuses musulmanes sunnites et chiites ont rapidement étouffé dans l’œuf ce plan maléfique.
L’armée s’est déployée dans certains quartiers de la capitale, où des coups de feu ont été entendus et a rétabli le calme.