L’Iran est disposé à fournir au Liban les hydrocarbures dont il a besoin, quand bien même il serait payé avec la monnaie nationale ou avec des marchandises libanaises et non en dollars.
C’est le Hezbollah qui en a informé les différentes parties concernées au Liban, dont le président libanais Michel Aoun et le Premier ministre Hassane Diab, a indiqué le journal al-Akhbar.
Selon ce dernier, les navires iraniens qui pourraient se rendre au Liban se trouvent déjà en mer et rien ne devrait les entraver. Ils ont pu traverser le pacifique pour approvisionner le Venezuela, de l’autre côté de la planète le mois passé.
Le secrétaire général du Hezbollah sayed Hassan Nasrallah a été le premier à avoir évoqué lors de son dernier discours cette solution de recourir à l’Iran pour se procurer les besoins du Liban et en payant en livres libanaises. Il avait alors précisé qu’il n’en avait pas parlé avec les responsables iraniens et qu’il comptait le faire.
Accusant les Etats-Unis, d’assécher le marché libanais du dollar américain, de concert avec des acteurs locaux, il avait alors suggéré d’en finir avec la dollarisation de l’économie libanaise. Le billet vert a atteint dépassé les 8.000 livres libanaises ces dernières heures, causant une nouvelle hausse des prix.
Selon al-AKhbar, différents scénarios sont envisagés sur les obstacles qui pourraient être dressés face à l’initiative et les moyens d’y pallier.
Dont entre autre l’éventualité que les Egyptiens puissent empêcher les navires iraniens de traverser le canal de Suez pour accoster sur les ports syriens ou libanais.
« Dans ce cas, face à la menace d’entraver les navires iraniens sur le canal de Suez, les iraniens agiront sans tarder pour faire de même sur le détroit d’Ormuz », précise al-Akhbar, rappelant toutefois que ceci ne devrait pas avoir lieu, vu que la position officielle du Caire est hostile à l’embargo contre la Syrie et le Liban.
Une autre éventualité a aussi été étudiée. Celle que personne au sein de l’institution étatique libanaise ne puisse faire la demande aux autorités iraniennes pour importer leurs hydrocarbures, par crainte des mesures de rétorsion des Etats-Unis qui s’emploient pour faire plier le Liban à leur diktat.
« Dans ce cas, les cargaisons d’hydrocarbures seront déchargées dans les ports syriens puis transportées vers le Liban », a assuré une source politique haut-placée pour al-Akhbar.
Et de poursuivre : « nous ne laisserons pas le pays pris en otage par l’embargo américain et la crainte de prendre des décisions primordiales ».
Cette proposition intervient alors que le Liban connait ces derniers jours une pénurie en fuel qui pourrait affecter ses différents secteurs, dont celui de l’électricité qui connait plusieurs coupures de courant durant la journée.
Source: Médias