Le géant des hydrocarbures Royal Dutch Shell a annoncé jeudi 30 juillet une perte nette abyssale de 18,1 milliards de dollars au deuxième trimestre, du fait d’énormes dépréciations d’actifs reflétant un marché pétrolier déprimé par la pandémie.
Le groupe anglo-néerlandais, qui avait dégagé un bénéfice net de 3 milliards de dollars un an plus tôt, explique dans un communiqué avoir passé dans ses comptes trimestriels une charge de 16,8 milliards de dollars, dont il avait déjà dévoilé l’ampleur fin juin.
Shell, comme son concurrent BP, a choisi de passer cette énorme dépréciation sur un seul trimestre pour l’heure, quitte à publier une perte monstre.
Le groupe a été contraint de réviser à la baisse la valeur de ses actifs compte tenu de la faiblesse durable des prix du pétrole en raison d’une demande laminée par la crise sanitaire.
Les cours du pétrole se sont effondrés à partir de mars, passant même brièvement en négatif en avril avant de se reprendre pour le reste du deuxième trimestre, pour tourner désormais autour de 40 dollars, un niveau bien inférieur à celui observé l’an passé.
Non seulement la demande est plombée par la crise économique liée à la pandémie, mais l’offre reste abondante malgré les efforts des pays de l’Opep et de ses alliés comme la Russie de réduire leur production pour soutenir les prix.
Au premier trimestre, Royal Dutch Shell était déjà tombé dans le rouge à cause du plongeon des cours du brut, ce qui l’avait conduit à réduire son dividende pour la première fois depuis les années 1940.
Sur le deuxième trimestre, sa production a reculé de 6% à 3,4 millions de barils équivalent pétrole par jour.
Pour le troisième trimestre, le groupe s’attend à une baisse de sa production, notamment en raison des mesures prises par l’Opep et il prévoit encore un impact négatif de la faible demande pour le pétrole et le gaz.
Source: Avec AFP