L’ex-ambassadeur de Russie Alexander Zasypkin a salué le rôle du Hezbollah au Liban, assurant que les tentatives de le supprimer engendreront la destruction du Liban.
Lors d’une dernière interview qu’il accordée à la chaine de télévision d’information libanaise al-Mayadeen Tv, avant son départ, le diplomate russe qui a servi près de 47 années au pays du Cèdre a indiqué avoir rencontré son secrétaire général sayed Hassan Nasrallah à deux reprises et indiquait qu’il attendait ses discours pour pouvoir s’informer de ses positions sur les récentes évolutions, positions dont «l’importance ne pouvait être remplacé par rien», a-t-il décrit.
« Pour moi ses propos étaient plus importants que toute autre chose. Vu que ses positions étaient calculées et ses capacités de persuasion sans duplication ni manipulation », a-t-il souligné.
Et de poursuivre en parlant de sayed Nasrallah: « Il jouit d’une grande habileté, ce qui est rare. Il parle de choses complexes avec un langage simple, compréhensible pour tout le monde et sans ambiguïté qui induise en erreur. C’est-à-dire qu’il ne peut être compris que d’une telle façon, ou d’une autre, parce que le concept est tellement clair qu’il désigne ce qu’il veut dire ».
« En résumé, sayed Nasrallah en tant que leader et politicien peut transmettre ses positions d’une manière convaincante », a-t-il conclu sur le numéro un du Hezbollah.
Pas de sécurité sans le Hezbollah
Evoquant la crise au Liban, il a affirmé que sa résolution nécessite une entente entre ses différents protagonistes influents ainsi que des concessions.
« Il est inadmissible d’exiger le désarmement du Hezbollah en échange de l’obtention nouvelles aides internationales », a-t-il mis en garde.
Et d’ajouter : « Les tentatives de supprimer cette composante libanaise aboutiront à la destruction du Liban … Les acteurs locaux et internationaux, dont les Etats-Unis, ne devraient pas franchir les lignes rouges pour que les choses n’aboutissent pas à la destruction du pays ».
Soupçonnant les réelles intentions de Washington, M. Zasypkin a assuré que son pays soutiendra toujours les réformes économiques et la formation d’un gouvernement qui puisse inclure tous les protagonistes libanais.
« La sécurité et la stabilité sont impossibles au Liban si on exclut le rôle du Hezbollah », a-t-il souligné, rappelant que la participation du Hezbollah au côté de l’armée syrienne et des forces russes a contribué efficacement à changer la vision russe à l’égard du Hezbollah et a élargi le champ des opportunités du dialogue et de la coopération politique.
Assurant que « la présence de la Russie et du Hezbollah dans une même tranchée en Syrie a consolidé les liens entre les deux protagonistes. M. Zasypkin a révélé que cela faisait dix ans qu’il dialoguait avec le Hezbollah au Liban et qu’il considérait les rencontres presque hebdomadaires avec ses responsables comme quelque chose d’indispensable.
Ce qui, d’après lui a consacré la conviction que le Hezbollah a un rôle régional et que son évaluation sur ce qui se passe dans la région et au Liban est essentielle.
La peur de l’Iran, une illusion
Interrogé sur les divisions politiques au sein du monde arabe, il a répondu : « la plupart des divisions sont d’ordre politique et non confessionnel. Il y a des Arabes avec la résistance, et d’autres Arabes qui sont pour la normalisation avec ‘Israël ‘. Et il y a ceux qui ont peur de l’expansion de l’Iran. Une peur qui n’est qu’une illusion destinée à détourner l’attention du conflit arabo-israélien vers la confrontation entre sunnites et chiites, entre Perses et Arabes».
Et de considérer que « la position de l’axe de la résistance remonte au conflit arabo-israélien. Sa position est claire contre l’occupation et contre les violations des droits des Arabes et des Palestiniens ».
«La situation actuelle est très grave parce que l’extrémisme se propage avec des slogans religieux ou nationalistes », a-t-il averti..