Le président Michel Aoun a convoqué, lundi 31 août, des consultations contraignantes avec les blocs parlementaires, au terme desquelles la personnalité sunnite qui recueillera le plus grand nombre de voix sera désignée Premier ministre.
Les anciens Premiers ministres, dont Saad Hariri, ont annoncé à l’issue d’une réunion dimanche soir s’être entendus sur le nom de l’ambassadeur du Liban en Allemagne, Moustapha Adib,.
« Nous avons décidé de nommer l’ambassadeur Moustapha Adib, et nous espérons que le gouvernement sera rapidement formé », a annoncé à la presse l’ancien chef de gouvernement Fouad Siniora, rapporte l’AFP.
Après son entretien avec le chef de l’Etat, le bloc parlementaire du courant du Futur (18 députés), la formation politique de Saad Hariri, a nommé Moustapha Adib pour le poste de Premier ministre, a annoncé le député Samir el-Jisr qui n’a pas fait d’autres déclarations, selon le site libanais francophone OLJ.
Pour sa part, le bloc parlementaire de la fidélité à la Résistance (Hezbollah) qui regroupe 12 députés a dit avoir informé le président Aoun de son « soutien clair » à la candidature de Moustapha Adib, selon le chef du bloc, Mohammad Raad, qui a appelé à la « coopération » de tous.
Le bloc parlementaire de la « Rencontre démocratique » (7 députés), regroupant les députés joumblattistes, a également décidé de nommer Moustapha Adib pour diriger le prochain gouvernement au sein duquel il ne participera pas, a annoncé Taymour Joumblatt.
Le « groupe parlementaire national » (5 députés), regroupant notamment les députés Marada de Sleimane Frangié, a décidé de nommer Moustapha Adib au poste de Premier ministre, a annoncé le député Farid el-Khazen.
Cependant, les Forces libanaises ont annoncé à l’issue d’une réunion présidée par Samir Geagea, que leurs députés allaient nommer Nawaf Salam, ex-délégué du Liban aux Nations unies et juge à la Cour internationale de justice.
Agé de 48 ans, M. Adib, titulaire d’un doctorat en Sciences politiques, est un professeur d’université nommé en 2013 ambassadeur en Allemagne. C’est un proche de l’ancien Premier ministre et milliardaire Najib Mikati, originaire de Tripoli.
Ce choix d’une personnalité relativement inconnue intervient à la veille du retour du président français Emmanuel Macron, qui presse les responsables libanais de mener une réforme en profondeur du système politique.
Le gouvernement de Hassan Diab avait démissionné le 10 août sous le poids de l’explosion du port de Beyrouth ayant fait au moins 188 morts.