Le président français Emmanuel Macron a appelé à la mise en place d’un « gouvernement de mission » au « plus vite » à son arrivée lundi soir au Liban, quelques heures après la désignation d’un nouveau Premier ministre dans ce pays englué dans une profonde crise politique et économique.
« J’ai vu qu’un processus s’était enclenché ces dernières heures qui a permis de faire émerger une figure en tant que Premier ministre. Il ne m’appartient ni de l’approuver ni de l’adouber (…) mais de m’assurer que c’est bien un gouvernement de mission qui sera formé au plus vite pour mettre en oeuvre les réformes », a déclaré M. Macron à son arrivée à l’aéroport de Beyrouth.
« Ma position est toujours la même, celle de l’exigence sans ingérence », a-t-il ajouté.
L’objectif de la visite du président français, la deuxième depuis l’explosion tragique du 4 août, est de tenter d’aider à sortir le pays du marasme mais aussi de célébrer le premier centenaire du Grand-Liban, proclamé dans ses frontières actuelles par le général français Henri Gouraud le 1er septembre 1920.
« Nous aurons demain l’occasion, pas simplement de commémorer, mais d’essayer d’en tirer toutes les leçons et de nous projeter vers l’avenir », a déclaré M. Macron.
L’avion présidentiel a atterri à 21H00 locales (18H00 GMT), a constaté un correspondant de l’AFP.
L’appareil est passé devant les 10 Alpha jets de la patrouille de France, qui effectuera une démonstration de vol aux couleurs du drapeau libanais mardi à l’occasion des 100 ans du Liban.
Accompagné du ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian et du ministre des Solidarités et de la Santé Olivier Véran, Emmanuel Macron a été accueilli sur le tarmac par son homologue libanais, Michel Aoun.
Quelques heures avant l’arrivée du président français, le Liban s’est doté d’un nouveau Premier ministre, son actuel ambassadeur en Allemagne Moustapha Adib, qui s’est engagé à appliquer sans tarder les réformes réclamées par la communauté internationale.
Adib, un universitaire de 48 ans peu connu, a toutefois été choisi comme de coutume par la plupart des forces parlementaires traditionnelles, lors de consultations au palais présidentiel.
« L’heure est à l’action », a déclaré le nouveau Premier ministre, s’engageant à former en un « temps record » une équipe d' »experts » qui mènera « rapidement les réformes (…), avec comme point de départ un accord avec le Fonds monétaire international » (FMI).
Dans un communiqué, le FMI a sobrement salué sa désignation.
Source: Avec AFP